C’est avec émotion que j’ai appris le décès à l’âge de 100 ans d’Emile Allais, pionnier du ski moderne français : premier champion, premier moniteur, premier pisteur !
Sur ses skis, qu’il chaussait encore il y un hiver ou deux, il a montré la voie à des générations de champions français. Il restera celui qui a obtenu la première médaille olympique française, de bronze, aux Jeux Olympiques d’hiver de Garmish-Partenkirchen de 1936 ; et qui rafla une moisson de médailles aux championnats du monde 1937 à Chamonix. C’est également à lui que l’on doit la première méthode française de ski publiée en 1937, et la création de l’École nationale du ski français.
Skieur aguerri mais aussi ingénieux, il n’a cessé de développer les techniques du ski, avec les moyens du bord sur les pistes de Megève, puis aux côtés de professionnels chez Rossignol.
Ouvert et curieux, il s’est, au fil des ans, intéressé aux nouvelles disciplines : freestyle, freeride… Créateur de nombreuses stations dans le monde : Portillo au Chili, Squaw Valley et Sun Valley en Californie…, il a ramené son savoir-faire acquis outre atlantique pour moderniser les stations françaises, notamment les chenilles, détournées pour créer les premiers outils de damage des pistes. Précurseur en terme de sécurité et d’entretien des pistes, il est à l’origine du métier de pisteur-secouriste.
Emile Allais aura exploré toutes les facettes du ski. La vie d’Emile Allais, c’est l’histoire du ski français ! C’est une véritable légende qui s’est éteinte.
Je suis toujours particulièrement touché quand un amoureux de la montagne, quelque soit sa discipline, disparaît.
Je souhaite adresser à ses proches mais surtout à tout le monde du ski français, aujourd’hui orphelin, mes plus sincères condoléances.