L’ambassadeur d’Italie en France, Giandomenico Magliano, était l’invité de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale le mercredi 19 octobre dernier, au matin : occasion d’échanger sur les enjeux de l’Europe et l’exigence du renforcement des liens franco-italiens.
Selon l’Ambassadeur, toutes les questions qui se posent à l’Europe (et donc à l’Italie et à la France) sont difficiles à résoudre en même temps étant donné le manque de consensus entre tous les pays : économie ralentie, Brexit, migrants, etc.
L’erreur a été de parler de la question des migrants à chaque Conseil européen par petites touches sans véritablement régler le problème. Aucune décision globale et engageante n’a été prise. On s’est tenu à des solutions partielles et surtout à une vitesse beaucoup trop faible.
Par ailleurs, il a rappelé que la monnaie unique n’est pas une politique économique : la croissance s’en ressent et, par voie de conséquence, l’emploi. Répondre à ces problématiques relève donc de la volonté politique.
En matière de sécurité, il est important de maintenir une bonne coopération avec le Royaume-Uni. Aussi, un renforcement des politiques de défense commune est indispensable entre pays européens.
En politique intérieure, l’Italie qui n’a plus d’échéance nationale avant 2018, souffre pourtant de ne pas avancer plus vite, notamment en matière de réformes institutionnelles (pour endiguer la paralysie due au bicaméralisme total depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale; et pour revenir sur la loi électorale afin de permettre de dégager de vraies majorités pour gouverner).
Pour l’ambassadeur d’Italie, il faut désormais aller au-delà du simple tandem franco-allemand et s’orienter aussi vers une convergence franco-italienne, pour forcer des évolutions politiques et pas seulement techniques.
J’ai alors plaidé pour que cette convergence franco-italienne souhaitée s’incarne dans des projets ambitieux. Ainsi, il serait souhaitable que nos deux pays soient plus allant politiquement (et pas seulement techniquement) sur la réalisation de la ligne ferroviaire Lyon-Turin. De même ne faudrait-il pas engager une politique méditerranéenne plus active, notamment avec l’Afrique, non seulement pour réguler les flux migratoires ou pour lutter contre le terrorisme, mais aussi pour nouer et développer des partenariats économiques plus efficaces ?