Carnet de voyage : la Chine en 1985 (1/5)

Mai 9, 2013 | Actualités, International | 0 commentaires

Retrouvant des notes de mon premier voyage en Chine, en 1985, à l’occasion d’un symposium organisé à Pékin par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique, il m’a semblé intéressant de les publier sur mon blog. On peut mesurer, avec le recul de 28 années, le chemin parcouru par « l’empire du milieu ». Depuis, j’ai eu l’occasion de retourner plusieurs fois en Chine, notamment pour la coopération entre Grenoble et sa ville sœur de Suzhou, pour les tables rondes entre maires chinois et français et dernièrement avec François Hollande pour la première visite d’État après le 18eme congrès du PCC d’un dirigeant occidental.

J’aurai l’occasion d’y retourner prochainement à deux reprises : pour une rencontre des maires des grandes villes à Yangzhou, puis à l’occasion de la mission de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, mission dont je suis le rapporteur. Autant dire que nous aurons de multiples occasions de revenir sur ce pays-continent qui va profondément marquer notre 21eme siècle.

 Dimanche 28 avril 1985

Départ Grenoble, 6h15. Un long voyage s’annonce : Satolas, Roissy, Anchorage, Tokyo, Pékin. Survol de l’Angleterre, de l’Ecosse, passage près du Pôle, vastes banquises blanches, plates comme la main, immenses, tout juste zébrées. On perd la notion du temps, même luminosité absolue, même absence de points de repère, quelque chose d’irréel dans tout cela…

Peu à peu apparaissent des lignes plus verticales, et puis au loin on devine une pyramide un peu plus haute: le mont Mac Kinley, dont l’ascension avait été faite par Reynold Messner en deux jours seulement et dans un froid intense. Anchorage n’est pas loin. Escale technique dans cet aéroport de transit, carrefour entre l’Europe et l’orient, en terre américaine.

 Lundi 29 avril

Décollage à 1h30. Arrivée à Tokyo-Narita à 14h, heure locale. Nouveau transit au cours duquel je retrouve Dick Muranaka, mon collègue et ami de l’AIEA. Il arrive de Caracas via San Francisco. Américain de la 2e  génération, il a hérité de son ascendance nippone une tête de samouraï. Nous survolons le Fushiyama et atterrissons à Pékin à 21h. La nuit est tombée. La longue entrée dans la ville, déserte, n’en finit pas. Quelques vélos, tous feux éteints, déambulent à petite vitesse. L’hôtel est immense, sans charme. Fourbu, je m’endors rapidement.

Mardi 30 avril

Ouverture du meeting de l’AIEA par le vice-ministre chinois de l’énergie atomique devant la communauté scientifique nucléaire mondiale réduite à 1 Allemand, 1 Néerlandais, 1 Hongrois, 1 Américain, 1 Canadien, le Français que je suis et nos amis Chinois venus en nombre. On planche chacun à son tour, devisant sur les mérites comparés de nos réacteurs, nos hôtes chinois restant à l’écart de nos échanges, parlant fort mal anglais.

Réception le soir au Duck Restaurant, un des meilleurs de la capitale. On goûte à tous les plats, multipliant les toasts.

 A suivre…