Il y a quelques semaines, nous avons reçu dans le cadre de la mission d’information sur la Chine, Xavier Darcos, Président actuel de l’Institut français, occasion pour moi de faire un point sur l’agence pour l’action culturelle extérieure de la France. Créé en juillet 2010, l’Institut français est placé sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères. Il est en charge, dans le cadre de la politique et des orientations arrêtées par l’Etat, de porter une ambition renouvelée pour la diplomatie d’influence. Il doit contribuer au rayonnement de la France à l’étranger dans un dialogue renforcé avec les cultures étrangères dans une démarche d’écoute, de partenariat et d’ouverture. L’Institut français représente le premier réseau culturel au monde. Tous ces points d’ancrage de la culture française dans plus de 160 pays (101 instituts et 125 annexes de par le monde), font du réseau des instituts français un levier non négligeable de l’influence politique, économique et linguistique de la France dans le monde.
A ce réseau s’ajoutent, entre autres, les Alliances françaises (près de 1000), associations à but non lucratif, dont certaines sont conventionnées par le ministère des Affaires étrangères. Dans plusieurs pays, des partenariats ont été mis en place entre instituts français et alliances françaises, comme en Inde. Cela reste néanmoins rare, même si l’Institut français s’attache depuis 2012 à unifier le réseau culturel. Ainsi, l’Institut français expérimente en ce moment le rattachement à l’Institut français de 12 bureaux locaux du réseau culturel et de coopération extérieure de la France.
L’Institut français assume de nombreuses missions : la promotion des échanges artistiques internationaux ; le partage de la création intellectuelle française ; la diffusion du patrimoine cinématographique et audiovisuel français ; le soutien au développement culturel des pays du sud ; la diffusion et l’apprentissage de la langue française ; l’accentuation du dialogue des cultures via l’organisation de «saisons», «années», ou «festivals» en France et à l’étranger ; le soutien à la mobilité internationale des créateurs, avec des programmes de résidences ; la coordination des actions avec les collectivités territoriales françaises à l’international ; l’action pour la diversité culturelle à l’échelle européenne via des partenariats européens et multilatéraux ; la formation et le suivi de carrière des agents du réseau culturel dans le monde…
A cette fin, les instituts français organisent par exemple des « saisons » ou festivals, des systèmes de coopération avec les pays du sud, via notamment la gestion du Fonds Sud cinéma, dispositif de soutien au cinéma du sud, en partenariat avec le Centre National du Cinéma et de l’image animée. Chaque année, on compte 116 millions de personnes apprenant le français pour 900 000 professeurs, 2000 projets artistiques ou culturels, 150 créateurs accueillis en résidence et plus de 750 titres français publiés à l’étranger. Cela illustre parfaitement l’importance et la portée de ce réseau culturel.
Pour 2013, le budget s’est vu réduit de 11,4 % par rapport à 2012, où il s’élevait à 65,5 millions d’euros. Cela représente pour moi un sujet d’inquiétude, compte-tenu du rôle que tient l’Institut français quant à la diffusion de la culture française dans le monde.
