Je suis intervenu jeudi à l’Institut international pour la Francophonie de l’Université de Lyon 3 (Jean Moulin) sur les villes intelligentes et durables devant une assistance d’élus et de responsables de collectivités francophones, principalement africaines.
Le débat, animé par le Professeur Pierre Chapsal, m’a permis de rappeler l’importance des villes pour relever les grands défis du 21ème siècle qui sont tous mondiaux : économie globalisée, solidarité Nord-Sud, climat et énergie,…
Aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale vit dans une aire urbaine. Ce chiffre sera porté à 70% en 2050.
En 2025, 13 des 15 plus grandes métropoles (supérieures à 20 millions d’habitants) seront situées dans les pays en développement qui porteront 95% de la croissance urbaine mondiale en 2050.
C’est pourquoi il faut s’attaquer dès à présent aux immenses problèmes qui affectent ces grandes villes en devenir :
– prise en compte du milliard d’habitants vivant dans les quartiers précaires (avec doublement prévisible d’ici 2030) dans des conditions d’exclusion sociale et économique dramatiques,
– accès aux services essentiels (eau, assainissement, santé, éducation, énergie, transports publics,..),
– limitation de l’étalement urbain,
– lutte contre le changement climatique,
– développement économique et emploi pour tous,
– consolidation de la gouvernance locale…
La ville intelligente et durable se construira en conciliant économie, social, environnement et démocratie.
Les niveaux et modèles de développement ne sont évidemment pas les mêmes au Nord et au Sud, à l’Ouest et à l’Est.
Interrogé sur l’exemple grenoblois, j’ai rappelé les contraintes de notre territoire enclavé naturellement dans son environnement de montagnes mais qui avait su s’appuyer sur un fort développement intellectuel et industriel pour développer une ville innovante dans tous les domaines, tout en cherchant à réduire les inégalités et à s’ouvrir au monde.
J’ai aussi rappelé mon plaidoyer national dans le cadre de la COP 21 pour que les gouvernements locaux (et notamment les grandes villes), les entreprises et les associations (et notamment les ONG) soient étroitement associés aux décisions qui seront prises à Paris en fin d’année. Ceux-ci sont en effet des acteurs incontournables des politiques de développement durable.