Clôture de la 8eme Table Ronde des maires français et chinois

Juin 1, 2013 | Actualités, International | 0 commentaires

Je vous invite à découvrir le discours que j’ai prononcé en clôture de la 8e table ronde des maires français et Chinois qui s’est déroulée à Yangzhou.

M. le maire de Yangzhou,

M. le secrétaire du PCC et vice-président du CPIFA,

M. le vice-président de la Conference consultative du Peuple chinois,

M. le président du Comité France-Chine,

M. le ministre,

M. l’ambassadeur,

Mes chers collègues maires chinois et français,

Mmes et MM. les représentants des entreprises,

Mmes, MM., mes amis,

Au nom de mes collègues maires, je voudrais remercier d’abord chaleureusement le maire et la municipalité de Yangzhou pour l’accueil exceptionnel qu’ils nous ont réservé. Notre reconnaissance s’adresse aussi au Comité France-Chine, à son président Jean-Pascal Tricoire, à sa directrice générale Sybille Dubois-Fontaine Turner, et à l’AMGVF avec Kader Makhlouf.

Je veux saluer le grand succès de cette 8eme Table Ronde, succès dû à la qualité et à la pertinence des interventions mais aussi à la démonstration que nous avons faite de savoir décliner et concrétiser les objectifs fixés par nos autorités nationales aux plans économique, social et environnemental.

Oui, nous avons fait la démonstration, au cours de nos échanges, que les politiques que nous conduisons au plan local permettaient d’établir des mesures efficaces pour contrôler la pollution et diminuer les émissions des GES dans le cadre d’une croissance partagée et d’une solidarité sociale, condition de la cohésion territoriale.

Ce faisant, nous approfondissons l’amitié entre nos 2 pays, au-delà des différences démographiques et culturelles.

Car, disons-le, nous croyons à l’équilibre multipolaire du monde.

Vous refusez le tête-à-tête exclusif Chine-USA, c’est à dire entre les deux grandes puissances économiques mondiales. Vous avez raison.

Vous souhaitez une Europe et une France plus fortes et vous avez une nouvelle fois raison.

Mesdames et messieurs, je veux vous convaincre, en plus, qu’il n’y aura pas de progrès réel et durable dans le monde si l’on ne reconnait pas, au-delà de la coopération entre nations, la place et le rôle des villes dans lesquelles vit la majorité et bientôt la quasi-totalité de nos populations.Villes où se concentrent les pôles scientifiques, technologiques, économiques, de compétitivité, en même temps qu’augmentent les charges sociales, liées en partie à l’accueil et à l’intégration des populations venues de la campagne comme en Chine ou de l’étranger comme en France.

Et dans cette reconnaissance, il y a encore beaucoup à faire. En France, nous en sommes à notre 3eme loi de décentralisation en 30 ans et ce n’est toujours pas gagné pour les villes. Depuis la Commune de Paris, l’Etat français s’est toujours méfié des villes. Notre pays, de culture historique centralisatrice, confond souvent unité et uniformité, au détriment de l’initiative locale et de l’innovation sociale et sociétale.

Faire des villes plus mobiles, réduire la durée des déplacements, c’est gagner du temps pour les échanges interpersonnels, pour la vie familiale ou amicale, pour la culture, le sport, les loisirs, le tourisme.

Renforcer nos universités, nos centres de recherche, c’est contribuer au développement économique, à l’emploi, au progrès de notre société et finalement au vivre et à l’agir ensemble.

Et puis, disons-le, développer la coopération décentralisée, c’est une bonne chose pour la paix dans le monde. Les villes n’ont pas d’armées et ne risquent pas de se faire la guerre !

Mesdames et messieurs, je veux aussi évoquer la beauté et l’attrait de nos villes, comme autant d’atouts de notre développement. Je me plais à rappeler que la France et l’Italie ont sûrement les plus belles villes du monde. La Chine partage avec la France le privilège de détenir les plus grandes cuisines du monde. Ce sont des chances indépassables !

Quand on parle aujourd’hui de smart cities, on pense aux applications des NT, du numérique, des réseaux énergétiques intelligents, pour améliorer la qualité de nos villes et faciliter la vie quotidienne de nos concitoyens. Et l’ingénieur que je suis y trouve intérêt et plaisir. Mais puis-je vous dire que l’intelligence n’est pas seulement affaire de concept ou de performance technologiques? C’est aussi affaire d’éducation, de culture, d’échanges. Et là, les responsables politiques que nous sommes doivent affirmer clairement que tout doit s’ordonner en fonction de la finalité humaine et des besoins sociaux et societaux.

La création artistique, l’accueil d’étudiants étrangers, la valorisation de notre patrimoine culturel, architectural, gastronomique, sont essentiels pour rendre nos villes plus attractives.

Et si Lille est choisie l’an prochain pour accueillir notre 9eme Table Ronde, ce sera l’occasion de parler aussi santé, culture, multilinguisme, relations interregionales.

Mesdames et messieurs, mes amis, il me faut conclure.

Je veux le faire en rappelant que le XXeme siècle, qui a connu l’apogée des Etats-nations, l’homme sur la lune, le TGV et internet, a été aussi tragiquement marqué par deux guerres mondiales et quatre génocides. Alors osons dire avec Abdou Diouf, ce grand SG de la francophonie et ancien président du Senegal, que « le XXIeme siècle sera le siècle des villes ou ne sera pas »…