Cette audition récente du Général Jean-Marie Clament, directeur des questions régionales à la DGRIS (Direction générale des relations internationales et de la stratégie) et du Colonel Jean-Claude Millet, attaché de défense français en Afghanistan, a permis de faire le point sur ce dernier pays où la France s’est engagée après le 11 septembre, contre Al-Qaïda.
La France a d’abord été présente sur Kaboul sur un plan militaire (pour de la formation essentiellement) puis dans les zones Est puis Centre.
Un premier retrait est intervenu en juin 2011 suivi d’un retrait définitif de décembre 2012 jusqu’à fin 2014.
On peut saluer le courage des 70000 soldats engagés, dont 89 ont laissé leurs vies et 400 ont été blessés.
Aujourd’hui, l’OTAN reste engagée en Afghanistan, avec notamment les forces américaines. Mais la France est entièrement désengagée.
La situation sécuritaire de l’Afghanistan n’est pas bonne aujourd’hui : la menace reste élevée pour les forces régulières afghanes.
Les problèmes de désorganisation et de corruption restent très importants.
Le pays reste dans une impasse.
Le terrorisme s’est établi dans toute la région, en particulier dans le Pakistan.
Daech a du mal à s’implanter dans les zones tribales (comme en Afghanistan ou au Sahel) contrairement à Al-Qaïda.
Tout n’est pas noir pourtant. Des progrès ont été accomplis et la France y a pris sa part (notamment concernant l’accès aux soins, sur les conditions des femmes, etc.).
Les défis restent cependant immenses : assurer la stabilité du sous-continent indien, faire face aux questions de santé compte-tenu de l’accroissement de la production d’opium, concernant la montée du terrorisme avec Daech, la hausse des flux migratoires et des demandes d’asile en France…