Mardi dernier, j’ai pu prendre part à une audition à la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale qui accueillait le Général de corps d’armée Christophe Gomart, directeur du renseignement militaire. Il a dressé un panorama de l’état du terrorisme dans les zones sensibles d’Afrique et du Moyen-Orient.
Sur le continent africain, les pays les plus exposés aujourd’hui aux attaques des organisations terroristes (Al-Qaïda ou Daech) sont la Mauritanie, l’Algérie, le Burkina Faso, le Niger et le Mali.
La menace a été fortement diminuée, même si le nombre d’actions de moindre ampleur a augmenté et que ces dernières sont accompagnées d’un important retentissement médiatique : ce fut notamment le cas au Mali, au Burkina ou en Côte d’Ivoire. D’autres attentats sont malheureusement prévisibles, dans des pays où la France a des intérêts, comme le Sénégal ou la Guinée.
D’autre part, le groupe islamique nigérian Boko Haram, qui a fait allégeance à Daech, représente environ 5000 combattants mais est actuellement contenu.
En Libye, l’implantation de Daech, favorisée par l’absence de véritable Etat, demeure elle aussi contenue. En revanche, la situation du pays pourrait entraîner le déplacement de 500.000 potentiels migrants.
Au Levant, Daech perd du terrain mais garde une bonne implantation au sein des populations, aussi bien en Syrie qu’en Irak. L’organisation terroriste, malgré ses revers, peut compter sur une capacité non négligeable de 15.000 à 20.000 hommes en Irak. Elle pourrait aussi faire usage d’armes chimiques, dont l’efficacité est faible mais dont les images demeurent terrifiantes…
Du reste, les ressources financières du Califat semblent désormais comptées et, en Syrie, le groupe est en difficulté, pris en tenaille entre les forces régulières syriennes et les Turcs.
Concernant le cessez-le-feu, cela a conduit à une nette réduction des interventions russes en soutien au régime syrien.
On peut dire, in fine, que les Américains soutiennent les Irakiens en Irak et les Russes les Syriens en Syrie, dans une sorte de répartition des interventions et des zones d’influence.