La Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale a auditionné hier Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du développement international.
L’actualité internationale particulièrement fournie – Iran, Yémen, Ukraine,… – a donné une forte consistance à nos échanges avec le Ministre.
Ce fut pour moi l’occasion de revenir sur le pré-accord intervenu avec l’Iran sur le nucléaire. Si le président américain Barack Obama a parlé « d’entente historique », la France s’est réjouie sans pour autant employer de qualificatif aussi flamboyant et définitif.
A l’issue de l’exposé de Laurent Fabius, je l’ai ainsi questionné sur plusieurs points :
1) Peut-on considérer que les deux principaux objectifs de cette négociation – l’arrêt de la prolifération nucléaire et le freinage de la menace iranienne dans son affirmation de domination dans la région – sont atteints?
2) Comment brider les centrifugeuses (vitesse et temps d’opération) ? Comment empêcher des progrès en recherche & développement qui contourneraient les limites fixées dans cet accord ?
3) Cet accord constitue t-il un progrès ou non en matière de non-prolifération dans le monde et dans la région?
4) Au-delà d’Israël qui a déjà l’arme atomique, peut-on affirmer que jamais ni l’Arabie Saoudite ni la Turquie ne seront tentées?
À toutes ces questions, le Ministre a répondu de façon mesurée en précisant qu’à ses yeux un accord, s’il ne constitue pas une assurance tous risques, vaut mieux qu’une absence d’accord. Laurent Fabius apportera des éléments plus précis sur ces différents points d’ici la fin du mois de juin.