Le 30 mars, j’ai participé, dans la cadre de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, à l’audition de Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France en Russie.
Concernant l’Ukraine, l’ambassadeur a confirmé que les accords de Minsk restent la feuille de route. Au cours des dernières semaines, la situation n’a que très peu évolué. Le plus gros problème est de savoir qui gouverne à Kiev. Il est ainsi de l’intérêt de tous d’organiser des élections incontestées. La situation humanitaire dans la région du Donbass est catastrophique, compte-tenu de la situation de non-droit, même s’il semble que la Russie ne cherchera pas à rester sur ce territoire compte-tenu du coût de cette présence.
Les sanctions sont reconduites jusqu’à l’été, et levées dès que la question du Donbass sera réglée. C’est la position de la France, qui espère que cela arrivera le plus tôt possible.
Quoi qu’il en soit, la Russie et les pays européens restent des partenaires économiques et commerciaux majeurs. Le recentrage sur l’Asie n’est pas une réalité confirmée dans les chiffres.
Concernant la lutte contre la menace terroriste et la situation au Moyen-Orient, il faut savoir que le terrorisme est aussi une préoccupation majeure pour les Russes, ce qui les rapproche sur ce point de l’Europe.
En Syrie, 85 % des frappes russes ne concerneraient pas Daech mais l’opposition syrienne à Bachar El-Assad… Cependant, ce dossier a permis à la Russie de réapparaître au premier rang mondial, compensant la situation difficile dans laquelle elle s’est retrouvée en Ukraine.
Lors de l’échange, je suis revenu sur les relations bilatérales entre la France et la Russie, évoquant les déclarations d’Alexandre Orlov sur les conséquences très négatives des sanctions.
En réponse, Jean-Maurice Ripert a tenu à dire que les échanges entre nos deux pays sont restés très actifs au plan politique. Ainsi, par exemple, les présidents Poutine et Hollande se sont parlé vingt-quatre fois au cours de l’année 2015.
En réalité, il y a une crise économique en Russie qui n’a pas grand-chose à voir avec les sanctions, mais serait plus certainement liée à l’effondrement du coût des hydrocarbures.