Rached Ghannouchi, président du parti tunisien Ennahdha, a dernièrement été auditionné en Commission des Affaires étrangères afin d’exposer sa vision sur la situation en Tunisie et notamment concernant l’émergence d’un modèle de démocratie sur fond de menaces terroristes. Dans son discours, il a abordé les problématiques liées à la lutte antiterroriste, au rôle d’Ennahdha dans le processus démocratique tunisien, à la question de l’islam politique puis aux relations franco-tunisiennes.
La Tunisie demeure confrontée à nombreux défis politiques, économiques et sécuritaires susceptibles de fragiliser la stabilité et la consolidation de son modèle de démocratie. Le représentant tunisien a souligné l’importance de la construction d’une Tunisie pérenne, attractive, inclusive et prospère afin d’éviter que ne se fertilise le terreau du terrorisme. Toutefois, il a mis l’accent sur le fait que la Tunisie ne peut relever seule ces défis et a invité la France, l’Europe ainsi que la communauté internationale à maintenir, ensemble, les bases d’une démocratie indispensable à l’équilibre du monde arabe.
Initialement un mouvement religieux, Ennahdha s’est rapidement érigé en force politique majeure, suite à la Révolution de Jasmin, jusqu’à devenir aujourd’hui le parti majoritaire au Parlement. Rached Ghannouchi a réaffirmé le rôle qu’a joué son parti dans la transition démographique et dans l’application de la nouvelle constitution tunisienne. Rejetant le label d’ « islam politique », il a enfin évoqué la vocation fédératrice de son parti dont la ligne directrice se concentre sur un enjeu majeur : celui d’ « allier la démocratie à l’Islam, la modernité aux valeurs universelles ».