Les événements récents survenus à Naples concernant l’accumulation des déchets ménagers dans les rues de la ville, doivent nous interpeller, au-delà de toute considération politique, sur la quantité de déchets que nous produisons chaque année. Chacun d’entre nous génère en moyenne 1 kilo de déchets par jour ! Il faut y ajouter les déchets d’origine industrielle qui représentent 90 % des 800 millions de tonnes produite chaque année !
Sensible aux questions environnementales, j’avais, dès 1991, lancé un véritable cri d’alarme dans un rapport parlementaire sur la gestion et l’élimination des déchets industriels. J’aurai l’occasion de revenir sur cette question car, malgré des efforts conséquents, il reste beaucoup à faire auprès des entreprises.
Sur la question des déchets classiques, Grenoble et la Métro sont mobilisées de longue date afin d’optimiser la collecte et le traitement dans une logique de gestion durable. Dès les années 90, grâce au concours des Grenoblois, nous avons ainsi engagé un plan de mobilisation et de développement de la collecte sélective ainsi que des programmes de recyclage et de valorisation des déchets.
L’usine d’incinération des ordures ménagères située sur la commune de La Tronche a, quant à elle, fait l’objet d’une mise en conformité afin de respecter les seuils d’émissions de polluants imposés par la réglementation. Les récentes études réalisées, notamment dans le cadre du plan de surveillance environnementale, montrent à cet égard que les émissions de polluants sont inférieures aux valeurs limites et recommandations actuelles.
Cependant, ces efforts partagés par les collectivités et les habitants ne peuvent occulter le problème majeur de l’augmentation de la production de déchets. En un siècle, le nombre d’objets qui nous entourent a été multiplié par 10. Soit autant de déchets potentiels qui peuvent présenter un réel impact sur l’environnement.
Il reste donc encore beaucoup à faire, notamment encourager des dynamiques fortes et durables afin de parvenir à une réduction de la production de déchets d’ici la fin 2008, comme le prévoit le plan national de prévention de 2004, et comme nous y encourage l’Union européenne. Il est possible d’atteindre cet objectif grâce notamment à des gestes simples, au quotidien, particulièrement dans nos habitudes d’achat. Il s’agit, me semble t-il, d’un état d’esprit à encourager dont chacun peut s’emparer rapidement et durablement. " Le peu, le très peu que l’on peut faire, il faut le faire quand même " disait Théodore Monod. Une invitation à agir, même modestement !