Cités Unies France (CUF) et France Urbaine avaient monté une intéressante rencontre sur « l’action internationale des collectivités au service de l’attractivité des territoires » dans le cadre des journées organisées, comme chaque année, au Palais des congrès de la Porte Maillot.
En tant que président de séance et en présence d’élus de Toulouse et de La Rochelle, ainsi que de Mary Gély, docteur en Sciences du territoire à l’Université Grenoble Alpes, et de Michèle Pappalardo, animatrice de Vivapolis, j’étais invité à m’exprimer sur l’action internationale des collectivités locales françaises et notamment des métropoles.
Sur ce sujet, il n’y a pas de règle intangible. La réalité locale diffère, bien sûr, avec le type de collectivité (commune, département ou région), la taille du territoire et l’engagement des élus à poursuivre des politiques de valorisation internationale et d’aide au développement.
Cependant en trois décennies, il serait vain de contester trois grandes évolutions:
– celle liée à la mondialisation qui projette nos territoires dans une inévitable ouverture au monde, au titre de la compétition économique ou de l’accueil des étrangers, étudiants, immigrés économiques ou réfugiés ;
– celle de la décentralisation, notamment au profit des régions et des métropoles, qui partagent désormais avec l’Etat la responsabilité de l’action extérieure de la France ;
– celle des Grandes Villes qui deviennent des marqueurs et des références en matière d’urbanisation dans un monde où plus de la moitié de la population vit aujourd’hui en aire urbaine et vraisemblablement à plus de 70 % en 2050.
La politique « extérieure » des collectivités se trouve confrontée à un double enjeu : mener des actions de solidarité et développer des politiques de promotion de leurs territoires.
Les villes, et particulièrement les grandes villes, sont au cœur de ces problématiques, dans leur recherche d’équilibre entre développement économique, solidarité sociale et protection de l’environnement. Leur attractivité (et donc leur développement) en dépend. Leur capacité à s’engager dans des politiques d’aide publique au développement en direction des pays du Sud y est liée.
On note une accélération des politiques urbaines, économiques, éducatives, culturelles, sportives et citoyennes capables de rendre les territoires plus rayonnants et plus attractifs. Ainsi, à Grenoble au cours des 20 dernières années, la réalisation d’une cité scolaire internationale ou de grandes infrastructures culturelles et sportives (MC2, PoleSud, stade des Alpes) ou l’extension du réseau de transports urbains ont largement participé de cette volonté politique, avec des résultats assez spectaculaires que l’on peut chiffrer en termes de croissance économique ou en matière d’innovation (5ème ville au monde dans le classement Forbes de 2013).
Cependant, dans le même temps, ces grandes collectivités ont eu à cœur de nouer des coopérations décentralisées ambitieuses avec des villes ou des régions de pays défavorisés. Grenoble, par exemple, a développé avec Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, des actions de grande qualité dans le domaine culturel (le Remdogo ou jardin de la musique), éducatif (planning familial et cantines scolaires dans les quartiers les plus populaires), environnemental ou sanitaire…
Peut-on conclure que la France est partout et toujours sur la bonne voie ?
Non.
Le désengagement budgétaire des collectivités pour l’aide au développement est malheureusement sensible, suite notamment aux baisses des dotations d’Etat.
L’absence de coordination suffisante entre tous les acteurs et partenaires (Etat, collectivités, ONG, entreprises, organismes publics et privés liés au développement..) est souvent patent… et pénalisant.
Il n’en reste pas moins vrai que les métropoles, plus que d’autres collectivités, représentent pour la France des potentialités exceptionnelles, aussi bien en matière d’aide à l’exportation, notamment auprès des PME et ETI, qu’en terme d’aide au développement.
Elles constituent des ensembles démographiques qui ont atteint la taille critique tout en restant de taille humaine.
Elles demeurent des lieux privilégiés pour le Développement durable et pour la promotion d’une urbanisation maîtrisée, atout décisif dans l’action internationale de notre pays.