J’ai reçu lundi à ma permanence les docteurs Jacques Eymin et Badis Hadrouf du syndicat MG France de médecins généralistes. Ce fut l’occasion d’aborder plusieurs sujets qui préoccupent actuellement l’ensemble de la profession.
La question de l’évolution de la loi sur l’accessibilité tout d’abord, loi de 2005 qui donnait 10 ans aux établissements recevant du public pour se rendre accessibles aux personnes en situation de handicap. Elle fut modifiée par ordonnance en juin dernier, compte tenu de la difficulté de tenir les objectifs. La nouvelle loi met en place les « agendas d’accessibilité programmée », afin d’accélérer l’évolution des normes. Les médecins reconnaissent des avancées louables tout en soulignant les difficultés rencontrées par la médecine généraliste dite « de ville » pour adapter ses locaux souvent anciens.
Nous avons ensuite abordé les questions relatives à l’évolution de la profession : médecin référant et médecin traitant, soins primaires et permanence des soins…
Deux propositions ont particulièrement attiré mon attention et me semblent prioritaires aujourd’hui :
1) -organiser des soins de santé dits primaires (soins de santé essentiels et universellement accessibles) autour de la fonction du médecin traitant, en les valorisant par la rémunération conventionnelle sur objectifs de santé publique.
2) -Valoriser financièrement l’engagement des professionnels de terrain qui s’organisent pour offrir à la population une garantie territoriale d’accès aux soins.
Nous avons enfin abordé le sujet du Développement professionnel continu (DPC) des médecins. Selon le syndicat MG France, leur formation a perdu de son indépendance. Depuis la loi HPST de 2009, le DPC est obligatoire pour tout professionnel de santé. Auparavant, avec le système de formation médicale continue, il existait un organisme payeur et un comité scientifique indépendant pour la validité scientifique des contenus pédagogiques. Le nouveau DPC centralise tout, en donnant un agrément à l’organisme de formation, ce qui créée un risque de dérive lié au poids des lobbies.
Sensible aux questions de santé et aux défis que rencontre la profession de médecin généraliste, je me ferai l’écho de ces préoccupations, notamment auprès de Marisol Touraine, Ministre de la Santé, des Affaires sociales et des Droits des femmes.