Je vous fais partager le billet d’humeur que m’a envoyé Michèle Josserand, ancienne conseillère municipale déléguée à la mémoire, concernant l’attitude du Maire de Grenoble lors des commémorations officielles :
« ENTRE DECEPTION ET INQUIETUDE
C’est en tant que fille de déporté résistant et militante active de la mémoire qu’il me semble important de réagir suite à la commémoration de la journée du souvenir de la déportation à Grenoble, le 27 avril dernier.
Certes, la coloration politique de cette commune a changé et les nouveaux acteurs peuvent avoir une touche personnelle différente. Toutefois, les attitudes à tenir lors des manifestations mémorielles ne doivent, en aucun cas, entacher les cérémonies. La tenue vestimentaire du maire, M. Eric Piolle, n’était nullement adaptée aux circonstances : chaussures non cirées, jean, chemise ouverte, veste froissée. Tout ceci a beaucoup déplu dans l’assistance.
Certains argueront qu’il ne faut pas se fier aux apparences, que « l’habit ne fait pas le moine », que chacun a son style et que le principal réside dans la présence.
Et bien, personnellement, je m’insurge en faux. En dehors de l’amateurisme lié à la nouveauté des fonctions des élus de cette municipalité, je vois, et ne suis pas la seule, dans ce comportement non approprié, un manque notoire de respect face à nos aînés, ceux qui nous permettent de vivre libres aujourd’hui. De plus, l’intelligence voudrait qu’on s’habille en tenant compte de l’attente des autres, qu’on parle pour être compris par ceux à qui on s’adresse ; ce sont les règles élémentaires du savoir-être.
Grenoble, Ville Compagnon de la Libération, mérite mieux. Son glorieux passé de Résistante ne peut être ni bafoué, ni ignoré. Même si l’image à donner peut s’apparenter à de la superficialité, il est des sujets où on ne peut dissocier le fond de la forme. Le blason de cette ville ne doit pas être détérioré.
Pour terminer sur une note plus optimiste, je fais un rêve : personne ne relèguera la mémoire de Grenoble aux livres d’histoire.
Michèle Josserand«