Eric Piolle vient de présenter à la presse son plan de destruction du service public à Grenoble.
Il ose parler de « courage » pour justifier ses mesures d’austérité.
Il convient de rappeler que certains mots sont chargés de sens, surtout à Grenoble. De tout temps, notre ville a été marquée par le courage : on y a fait de grands choix, le choix de la résistance, de l’innovation et de l’ouverture sur le monde.
Ce courage, allié à la solidarité, on le trouve sous toutes ses formes dans les quartiers, dans les services de la Ville, dans les collectifs d’habitants qui contribuent à la cohésion sociale et à la lutte contre les injustices. Le courage, on le trouve aussi dans les entreprises qui font rayonner Grenoble, chez les commerçants qui assurent aussi un lien social indispensable, et bien sûr dans le milieu scolaire, culturel, sportif, associatif…
Et le courage pour une municipalité, c’est d’abord de préserver les atouts et les chances de chacun, et de favoriser les réussites en soutenant toutes les dynamiques économiques, sociales, culturelles et citoyennes.
Car on ne dirige pas une ville à travers l’unique prisme d’un tableau comptable, tronqué de surcroît. C’est un outil essentiel qui nécessite rigueur et précision, auquel il faut ajouter une vision claire pour l’avenir et une forte volonté politique, qui aujourd’hui font cruellement défaut.
Comme le disait Lamartine : « il est plus facile de détruire que de construire ».
Si le plan de « refondation » se confirme, Grenoble connaîtra un tournant sans précédent. Notre ville s’engage aujourd’hui sur un chemin si abrupt qu’il sera bien difficile de remonter…
Dans un temps incertain, en proie aux doutes et aux risques de repli, il est regrettable qu’une municipalité se réclamant des valeurs de la Gauche et du progrès social et humain, puisse choisir de tirer autant Grenoble vers le bas…
Au-delà des approximations, voire des mensonges, cette façon de remettre perpétuellement la faute sur le prétendu passé, sur les dotations de l’Etat ou sur les autres collectivités, participe d’une politique de diversion peu regardante sur l’honnêteté intellectuelle nécessaire pour aller de l’avant, en confiance. Mais les Grenoblois ne sont pas dupes.
Passer son temps à rejeter la faute sur les autres, à multiplier les attaques de personnes (comme celles inqualifiables visant Jérôme Safar), à opposer les acteurs du territoire, c’est se priver de solutions ambitieuses, dynamiques pour l’avenir de Grenoble. C’est se priver de la possibilité de rassembler les Grenoblois. Il s’agit pourtant d’un rôle capital pour un maire. Et pour cela il faut aimer sa ville et ses habitants…
Grenoble mérite bien l’effort que cela nécessite !