Le billet du Dauphiné Libéré : «l’esprit du 11 janvier ne passera pas l’été»

Juil 17, 2016 | Actualités, Dans les médias | 0 commentaires

En ces jours de deuil national, en ces temps si éprouvants où nous avons plus que jamais besoin de décence et de responsabilité pour garantir l’unité nationale, je souhaitais partager le billet de Georges Bourquard du Dauphiné Libéré qui revient sur la pathétique surenchère à laquelle s’est livré ces derniers jours une partie de la classe politique…
De postures en division, l’esprit du 11 janvier ne passera-t-il donc pas l’été ?

Cliquez sur l'image pour accéder au site du DL

Cliquez sur l’image pour accéder au site du DL

Après Charlie, la France entière ou presque s’était serrée les coudes. La classe politique aussi : pour une fois elle avait remisé ses chicayas au vestiaire. Un réconfortant « esprit du 11 janvier » répondait à la folie furieuse.

Après le Bataclan, l’unité nationale avait déjà le souffle un peu plus court. Mais au moins les politiciens avaient eu la décence d’attendre que la fumée des canons de kalachnikovs se dissipe pour relancer leurs sempiternelles querelles.

Avec Nice, le petit monde politique se montre plus qu’impatient. Les cadavres jonchaient encore le bitume de la Promenade des Anglais qu’il relançait les enchères. Estrosi et Ciotti se mesuraient dans un concours de mauvaise foi pathétique tandis qu’Henri Guaino voulait équiper les policiers de lance-roquettes. Pour finir le boulot des tueurs ?

Marine Le Pen, Dupont-Aignan et même Alain Juppé d’ordinaire plus mesuré, tous auraient été bien plus efficaces que le gouvernement contre le tueur au camion. En lui retirant son permis de conduire ?

Seul Nicolas Sarkozy s’en est tenu au registre de la compassion sans patauger dans le caniveau des polémiques. L’ancien président n’oublie pas que Mohammed Merah ne lui avait pas fait de cadeau.

Autant la colère et la douleur des victimes et de leurs familles sont légitimes et ne peuvent qu’inspirer silence et respect, autant les propos d’estrade ne méritent qu’une indifférence polie. Dommage, un « esprit du 14-Juillet » avec la devise « liberté, égalité, fraternité » pour étendard, ça aurait eu de la gueule.

Par Georges BOURQUARD | Publié le 17/07/2016 à 06:07