Jean-Yves Le Drian est un bon ministre, disponible devant la représentation nationale et très actif à la tête de son ministère. Il était très intéressant de l’entendre faire le point sur le déploiement des activités de la défense au cours d’une récente audition de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
La situation internationale fait apparaître deux menaces principales, le terrorisme militarisé et la montée des stratégies de puissance.
Au Levant, notre stratégie est de battre Daech en l’affaiblissant par les frappes aériennes en mettant cette organisation à portée des forces locales. Tout en sachant que seule une solution finale politique sera de nature à stabiliser la situation.
En Irak, Daech continue ses bombardements mais la reprise de Mossoul sera une étape symbolique importante.
En Syrie, la situation est très complexe, du fait de l’attitude du régime de Damas et de ses alliés, comme on le constate tragiquement à Alep.
En Libye, Daech est implantée à Syrte, Benghazi et à Derna. Et le gouvernement de Tripoli reste bien faible.
Au Sahel, ce sont les groupes liés à Al-Qaïda qui dominent.
L’opération Sangaris en République centrafricaine a été remplie avec des élections in fine qui se sont bien passées.
Au plan européen, il y a volonté de renforcer la coopération franco-allemande, au plan militaire comme militaro-industriel. Par ailleurs, le Brexit ne devrait pas entraîner l’abandon de la collaboration avec le Royaume-Uni.
Au plan multilatéral, l’Union européenne s’est dotée d’une stratégie globale de défense européenne qui doit être désormais mise en œuvre.
Enfin une convention entre l’OTAN et l’UE permet de fixer les engagements et responsabilités des uns et des autres.
Il n’est pas inutile non plus de souligner les spectaculaires succès de l’industrie de défense, notamment en Australie et Inde, dus à une meilleure organisation, une coordination étroite de nos actions à l’export.
Félicitant le ministre devant un tel déploiement d’activités et ses quelques belles réussites, je demandais à Jean-Yves Le Drian quel était le moral des troupes. Opérations extérieures et intérieures (Sentinelle) sont dévoreuses de forces humaines. Malgré l’augmentation des moyens obtenus pour le Ministère de la défense, le compte y est-il ?
En réponse, le ministre a reconnu qu’il y avait eu des tensions au cours de l’année 2016, compte-tenu des effectifs très importants engagés sur l’opération Sentinelle (entre 7000 et 10000 personnes). Mais avec les recrutements supplémentaires opérés, l’équilibre sera rétabli début 2017.