Hier soir, et à quelques jours de l’ouverture du sommet de Copenhague, j’ai participé à une réunion extraordinaire du Bureau national du Parti socialiste visant à réaffirmer notre engagement en faveur du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique. A cette occasion, des experts de la question sont venus éclairer nos travaux de leurs réflexions :
– Jean Jouzel, expert du GIEC et Prix Nobel de la Paix en 2007,
– Ousmane Tanor Dieng, Premier secrétaire du Parti socialiste du Sénégal,
– Fernando Gabeira, parlementaire Vert brésilien,
– Pierre Radanne, ancien Président de l’ADEME,
– Sandrine Mathy, Présidente du Réseau Action Climat.
Nous avons rappelé que le sommet de Copenhague devait impérativement aboutir à des décisions précises, lisibles, contraignantes et vérifiables. Les pays riches, qui portent une responsabilité majeure dans la dette écologique mondiale que nous accumulons depuis plusieurs décennies, doivent ainsi se fixer des objectifs ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, pour qu’ils atteignent collectivement en 2030 une baisse de 40% par rapport à 1990.
Au-delà des engagements des différents Etats, ce sommet doit également être l’occasion pour la communauté internationale de manifester sa solidarité environnementale et sociale à l’égard des pays les plus pauvres via une taxation sur les transactions financières (inspirée de la Taxe Tobin) ou encore la proposition du Mexique fondée sur le principe pollueur payeur, au prorata des émissions de chaque pays et en tenant compte de la richesse par habitant.
Afin d’avancer vers une prise en compte du bilan carbone de l’ensemble des produits, le Parti Socialiste propose comme première étape une taxe sur les émissions liées au transport international de marchandises, qui pourrait être un prélèvement sur le nombre de kilomètres parcourus.
Si je suis bien entendu en complet accord avec cette proposition, j’ai pour ma part insisté sur quelques mesures nécessaires pour aller plus loin :
– généraliser le système de « bonus-malus »,
– étendre le principe de « pollueur-payeur » à toute les activités,
– soutenir les énergies renouvelables par les prix d’achat et un programme d’investissement public,
– augmenter et réorienter les programmes de recherche publique,
– déployer des programmes de formation de grande ampleur en direction des nouveaux « emplois verts »,
– lutter contre l’étalement urbain,
– créer une véritable filière du bois en France,
– investir sur les constructions HQE
Les collectivités territoriales, échelon de proximité par excellence, ont elles aussi toute leur place dans ce processus de lutte contre le réchauffement climatique, compte tenu de leurs politiques souvent exemplaires ou innovantes et de leurs investissements massifs en la matière. J’ai donc plaidé, en tant que Maire de Grenoble et Président de l’Association des Maires de Grandes Villes de France, pour que les collectivités soient bien mieux associées au sommet de Copenhague qu’elles ne le sont aujourd’hui.
J’ai enfin fait le vœux que les Etats présents à Copenhague montrent leur détermination à s’engager vers un nouveau modèle planétaire de développement économique, social et écologique tant il est clair que nous ne parviendrons pas à atteindre des objectifs ambitieux si nous ne changeons rien de nos modes de production, de consommation et de partage des richesses.