Mes vœux en tant que Président de l’AMGVF : en avant pour « La France Urbaine » !

Jan 16, 2014 | Actualités | 0 commentaires

A l’occasion de la cérémonie de voeux de l’Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF) que je préside, j’ai lancé le chantier de la nouvelle association « La France Urbaine », née de la fusion de l’AMGVF et de l’ACUF, en présence d’André Rossinot, Secrétaire général de l’AMF et de l’AMGVF, maire de Nancy, de Michel Delebarre, Président de l’ACUF et maire de Dunkerque, d’une vingtaine d’élus des grandes villes et grandes agglomérations et de chefs de grandes entreprises et de leurs représentants.

Vous trouverez ci-dessous le discours que j’ai prononcé et au cours duquel j’ai présenté les ambitions de cette nouvelle association qui rassemblera toutes les composantes de la France Urbaine pour s’exprimer d’une seule voix.

« Je suis très heureux de vous retrouver dans les locaux des associations d’élus. C’est pour moi une grande joie, un honneur et une fierté. Comme vous le savez, 6 associations se sont installées ici en 2012 comme je l’avais souhaité un an plus tôt. Cette installation a constitué une étape importante dans le rapprochement des associations d’élus du monde urbain que nous avons engagé ensemble. Une première étape en sorte qui nous a déjà permis de gagner en efficacité et en influence.

Cette année, ce rendez-vous de présentation des vœux revêt un caractère tout particulier puisqu’il est le dernier de la mandature. Dans trois mois, vous le savez, de nouvelles élections auront lieu. C’est un moment fort de la vie démocratique où la population va porter une appréciation sur l’action des municipalités et sur le projet proposé. Mais ces élections vont se dérouler dans un contexte de transformations territoriales majeures et d’évolutions institutionnelles profondes qui vont bouleverser le monde des collectivités locales et l’activité des associations d’élus, en premier lieu l’AMGVF et l’ACUF. Je pense bien sûr à la métropolisation de la France qui vient d’être engagée, au principe de l’élection des représentants des métropoles au suffrage universel direct, et à la fin programmée du cumul des mandats.

La France vient enfin de reconnaître sa réalité urbaine. C’est une très bonne nouvelle! Quelle évolution dans un pays qui s’est souvent méfié de ses grandes villes au point de leur déclarer la guerre! Demain, 11 métropoles – en plus de Paris, Lyon et Marseille – vont être créées, certaines de façon automatique sur le modèle des communautés urbaines de 1966 et d’autres sur la base du volontariat. Comme vous le savez, nous nous sommes fortement mobilisés avec l’ACUF et l’AdCF pour y parvenir. Nous avons soutenu le projet de loi, nous l’avons défendu au Parlement, et proposé de nouvelles dispositions pour une meilleure prise en compte de l’armature urbaine dans son ensemble. Nous pouvons être fiers du travail accompli même s’il reste encore du chemin à parcourir. C’est une reconnaissance du rôle économique des grandes villes qui va profiter à tous les territoires, ceux qui les environnent et les autres. Contrairement à une idée reçue, le bénéfice des richesses produites ne s’arrête pas à la porte des métropoles. Bien au contraire, il va au-delà grâce à de puissants flux de redistribution. Nous ne pouvons pas accepter l’idée selon laquelle Il y aurait la métropole d’un côté et les autres territoires de l’autre. C’est méconnaître les interdépendances qui existent entre eux.

Les métropoles vont transformer notre pays, lui donner les moyens d’améliorer sa trajectoire économique, d’approfondir son modèle social grâce aux solidarités qui y sont développées. Elles vont lui permettre également de mettre en œuvre la transition énergétique souhaitée par le Président de la République et dont le succès dépend largement de l’action des territoires urbains. En un mot, elles vont nous permettre de réaliser la synthèse du développement durable.

Notre association à une grande responsabilité à cet égard. Elle a porté les métropoles sur les fonts baptismaux. Demain, elle devra les accompagner et les aider à réussir leur mutation. Au-delà, il sera nécessaire qu’elle engage une réflexion sur le modèle urbain au regard des exigences environnementales et énergétiques. Les villes du « bien être » devront demain émerger.

Autre innovation qui ne sera pas sans conséquence sur notre activité, celle du principe de l’élection des représentants des métropoles au suffrage universel direct. Nous l’avons fait inscrire dans la loi et nous nous en réjouissons. Il est impensable aujourd’hui que les représentants des grands territoires urbains échappent à tout contrôle démocratique d’autant que leurs budgets se chiffrent en milliards d’euros. Ce principe s’insert dans une évolution irréversible qui passera dès cette année par le fléchage et la constitution de deux listes distinctes sur un même bulletin pour l’ensemble des groupements de communes. C’est une première étape. Nous ne pouvons en rester là. A terme, notre association, parce qu’elle est en pointe sur le sujet, devra apporter une meilleure visibilité aux élus communautaires et mettre à leur disposition un outil à la capacité d’expertise renforcée et au rôle politique accru.

La troisième évolution que je souhaite évoquer concerne l’introduction du non cumul entre un mandat de parlementaire et une fonction exécutive locale. Avec cette révolution, nous allons perdre nos relais parlementaires habituels : députés-maires et sénateurs-maires de grandes villes. Nous allons donc devoir pallier ces manques, développer notre capacité de lobbying et d’action dans des proportions importantes.

Mes chers amis, le moment est venu de franchir une nouvelle étape. Après l’installation dans les mêmes locaux, la création de commissions communes dans les domaines des finances, la transition énergétique, la politique de ville et de l’habitat, l’éducation, l’Europe, la culture… la nécessité d’aller plus loin s’impose comme un impératif pour l’AMGVF et l’ACUF.

À l’issue des élections municipales, une nouvelle association verra le jour. Notre objectif, améliorer l’offre de services, acquérir une puissance de tir accru à la hauteur des enjeux du XXIe siècle auxquels nous devons nous confronter dès cette année.

Nous allons développer de nouveaux services où l’AMGVF et l’ACUF ne sont pas encore suffisamment présents tant en termes de domaines d’action que de services support comme la communication et le lobbying. Nous allons développer les services existants, comme la sécurité, la Santé, ou les Finances…

Notre ambition est de rassembler toutes les composantes de la France Urbaine quelles qu’elles soient. Nous devons tout faire pour éviter la fragmentation du monde urbain en une multitude d’associations trop isolées pour être réellement efficaces. Face aux institutions nationales, européennes et internationales, nous souhaitons présenter un front uni, nous exprimer d’une seule voix, la voix de la France Urbaine et Périurbaine.

Ce projet politique que je porte depuis 2010 me tient tout particulièrement à cœur. C’est l’avenir de la ville qui en jeu pour lequel j’ai consacré une bonne partie de mon engament politique. De nouveaux modèles, de nouveaux cadres d’action doivent être inventés et je suis certain que la nouvelle association sera en mesure d’y apporter sa contribution. À l’heure où je vais tourner la page grenobloise, je souhaite que la future équipe puisse mettre toute son énergie à la concrétisation de nos ambitions. Je souhaite par ailleurs qu’elle privilégie de nouveau champs d’action. Je pense notamment à la mutualisation des services entre villes centre et communautés, laquelle constitue une demande forte dans l’opinion. Nous devons accompagner les villes et communautés à la recherche d’une gestion plus économe et plus efficace. Je pense également à l’action à l’international. Nous devons renforcer notre présence à l’échelle des institutions européennes même si elle existe déjà par le biais de la MEPLF. Je pense aussi au développement de la diplomatie des villes et à la promotion à l’international du savoir faire français en terme de services urbains. Depuis plus d’un siècle, la France bénéfice d’une tradition d’innovation forte dans les services urbains y compris dans leurs modes de gestion et de gouvernance. Cela a permis à nos industries de la ville d’occuper des positions internationales de premier plan. Nous devons enfin valoriser ses savoir-faire et je compte pouvoir y contribuer.

Pour conclure, je tiens à remercier tous les élus et tous nos partenaires qui se sont mobilisés durant ces 6 années pour la reconnaissance du fait urbain. Le moment est venu d’écrire avec vous une nouvelle page de l’Association des Maires de Grandes villes de France. Et permettez-moi de de citer Jean Cocteau « Il faut passer d’un regard qui dévisage à un regard qui envisage ». Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2014″.

Seul le prononcé fait foi.

 

Avec Michel Delebarre et André Rossinot

 

A la tribune lors de mon discours