Jean-François COPÉ et Bruno LE MAIRE viennent de dévoiler à la presse une partie du projet de l’UMP pour l’élection présidentielle et les législatives de 2012. Après les deux plans de rigueur présentés par le Gouvernement ces derniers mois, de nouvelles mesures d’austérité sont envisagées, toujours plus injustes et inefficaces. Plutôt que de revenir sur le paquet fiscal ou l’allègement de l’ISF, l’UMP propose cette fois de réduire de 10 milliards d’euros sur 5 ans les dotations allouées aux collectivités locales ! Cette annonce, faite sans aucune concertation préalable avec les élus locaux, est choquante à bien des égards.
Il est en effet inconcevable de faire porter par les collectivités locales les errements de la politique budgétaire et fiscale du Gouvernement, et ce d’autant plus qu’elles ont déjà été largement mises à contribution ces dernières années, avec la suppression de la taxe professionnelle et le gel des dotations qui se traduit en réalité par des baisses significatives imposées unilatéralement par l’Etat pour financer la solidarité nationale.
Par ailleurs, on ne peut laisser supposer que les collectivités locales seraient responsables de la dette publique, alors que la loi leur interdit de voter un budget en déséquilibre et que le recours à l’emprunt est exclusivement limité aux seules dépenses d’investissement. Rappelons par ailleurs que la dette des collectivités locales ne représente que 8% de la dette publique totale, alors que celle de l’Etat ne cesse quant à elle de s’accroître dans des proportions incomparables, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007.
Une telle mesure serait contreproductive car les collectivités locales sont porteuses de 71% de l’investissement public civil en France, participant ainsi de façon essentielle à la dynamique économique de notre pays. Dans un contexte de crise économique, financière et sociale, couper dans les budgets des collectivités locales, déjà fortement impactés par les réformes absurdes du gouvernement ainsi que par la raréfaction et le surenchérissement du crédit, diminuerait leurs capacités d’investissement, ce qui serait fort coûteux en matière de croissance et d’emplois.
Comme l’appelle de ses vœux François HOLLANDE, il est plus que jamais nécessaire de rétablir des relations apaisées et constructives entre les collectivités locales et l’Etat, autour d’un nouveau pacte territorial, d’une réforme de la fiscalité et d’une décentralisation approfondie.