Rapide compte rendu de notre matinée de travail à Copenhague. Les négociations finales n’interviendront qu’en fin de sommet mais déjà rumeurs et contre-rumeurs laissent planer une ambiance pour le moins confuse. En effet, autant les objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre d’une part et de transferts d’aides financières aux pays en voie de développement d’autre part semblent claires, autant lorsqu’il s’agit de les quantifier, la situation et les négociations se compliquent vivement.
S’agissant des émissions de CO² et de la volonté de l’Europe (et de la France) d’atteindre une réduction des taux de l’ordre de -20% à échéance 2020, les négociations en cours s’avèrent difficiles avec les Etats-Unis et la Chine qui visiblement cherchent un accord a minima. A cette heure, un taux de l’ordre de 13 à 14 % est évoqué.
Concernant les transferts d’aides financières aux PVD, l’objectif annoncé serait de 100 milliards de dollars dont 30 à 35 à la charge de l’Europe. Là encore, nous sommes loin du compte !
De notre côté, c’est avec 65 de mes collègues élus des collectivités françaises et de leurs associations représentatives que nous militons auprès des Etats et des organisations internationales pour faire passer le message du rôle et de la place essentiels des « gouvernements locaux » (ville, régions) dans la mise en œuvre des objectifs de réduction de gaz à effet de serre. En effet, 70% des mesures qui seront mises en œuvre dans ce cadre relèveront des collectivités alors que seuls 30% relèveront des Etats.
Parce qu’elles demeurent au plus près des concitoyens, des lieux de vie, d’échange, de partage, de lien social, et qu’elles agissent quotidiennement, les collectivités territoriales sont des moteurs pour promouvoir en profondeur de nouveaux comportements. Leur rôle sera donc essentiel pour atteindre des objectifs compatibles avec des changements climatiques supportables.
Par ailleurs, s’agissant des rapports Nord/Sud, là encore la contribution des collectivités est essentielle notamment à travers les actions concrètes (concernant les transports, les réseaux d’eau, etc.) qui existent dans le cadre des programmes de coopération décentralisée.
Il est donc essentiel que lors du texte final, la place et le rôle des collectivités et gouvernements locaux soient clairement définis et que soit organisée aux niveaux national et européen une large concertation entre toutes les parties prenantes, dont les pouvoirs locaux et régionaux, afin de décider des moyens à mettre en œuvre pour parvenir aux « accords » de Copenhague
A ce titre, nous avons reçu le soutien de Brice LALONDE, ambassadeur français chargé des négociations sur le changement climatique.