Les résultats des votes du premier tour des élections régionales à Grenoble – qui se déroulaient dans un contexte très particulier, trois mois après les attentats de Paris – nous offrent plusieurs enseignements que je me permets de vous faire partager ici de manière synthétique.
UN FRONT NATIONAL TOUJOURS TROP HAUT MAIS TRES INFERIEUR A LA MOYENNE NATIONALE
Lors de ce premier tour des élections régionales, le FN obtient 15,7% à Grenoble. Il augmente donc son score de 3% par rapport aux municipales de 2014, mais régresse quand on le compare aux élections départementales de mars dernier (-1,5%). Une logique qui est bien différente de la plupart des grandes villes de France, où le parti d’extrême droite a augmenté son score entre les départementales et les régionales.
UN BLOC DE DROITE REPUBLICAINE TOUJOURS AUSSI BAS ELECTION APRES ELECTION
Le candidat de la droite et du centre obtient lors de ce premier tour des élections régionales 21,91% des voix à Grenoble, se classant ainsi largement derrière Jean-Jack Queyranne (30,58%), mais devant le candidat des écologistes et du parti de gauche (20,38%). Son score est stable (+1%) quand on le compare à celui de la droite aux municipales en 2014 ou aux régionales de 2010.
Le cumul de l’ensemble des mouvements de la droite républicaine s’élève à 27,15% pour le premier tour des élections régionales 2015. Election après élection, on dénote donc une stabilité voire un tassement du bloc de droite, malgré sa position d’opposition nationale généralement favorable lors des élections intermédiaires.
UNE STABILITE DU BLOC DE GAUCHE
Le total du bloc de gauche à Grenoble s’élève à 57,15% lors de ce premier tour des élections régionales. Il était de 56,7% lors des municipales de 2014, de 56,31% aux européennes 2014 et de 58,85% aux départementales 2015. La stabilité du bloc de gauche à Grenoble depuis l’élection de François Hollande en 2012 reste donc un paramètre invariable.
En outre, le score de la gauche à Grenoble reste supérieur à toutes les grandes villes de gauche (+2 % par rapport à Toulouse, +3% par rapport à Nantes, +4% par rapport à Lille, +7% par rapport à Paris, +10% par rapport à Lyon).
AU SEIN DU BLOC DE GAUCHE, DE FORTS MOUVEMENTS EN FAVEUR DU PS
Si le bloc de gauche est particulièrement stable, on peut cependant noter depuis l’élection de dimanche de très forts mouvements internes à ce bloc.
Ainsi, le candidat socialiste Jean-Jack Queyranne et ses alliés du premier tour ont obtenu à Grenoble 30,58% des voix dimanche dernier, faisant +3% par rapport aux régionales de 2010 (27,6%), et +5% par rapport aux municipales de 2014 et aux départementales de 2015.
Le candidat des écologistes et du PG a quant à lui obtenu à Grenoble lors du premier tour de ces élections régionales 2015 un score de 20,38% des voix. Lorsque l’on compare ces chiffres aux résultats des municipales 2014 et départementales 2015, on constate une chute de 9% des voix de EELV et du PG.
Quand on compare ces chiffres à ceux des régionales de 2010, on note une chute plus forte encore. Les candidats EELV et Front de Gauche (incluant le PCF) rassemblaient ainsi 34,54% des voix sur Grenoble. EELV+PG connaissent ainsi une baisse de près de 14% par rapport à 2010.
Par rapport aux régionales de 2010, le delta est donc positif de 17% en faveur du PS et en défaveur de EELV et du PG.