Mercredi dernier, au moment même où l’Europe célébrait le 60ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme, j’ai tenu à accompagner en Pologne, avec une délégation représentant tous les groupes politiques du conseil municipal, quatre classes de lycéens de la région Rhône-Alpes (dont une classe de seconde technique du lycée Guynemer de Grenoble) pour une journée d’étude à Auschwitz.
La Ville de Grenoble, depuis quatre ans, soutient activement ce projet initié par la Fondation de la Mémoire de la Shoah, le Mémorial de la Shoah, la Région Rhône-Alpes et le rectorat.
Là, sur les lieux mêmes où plus d'un million de personnes, en grande majorité des juifs, furent exterminées, les lycéens ont pu rendre hommage aux victimes mais aussi faire oeuvre de mémoire pour que jamais un tel crime contre l'humanité ne se reproduise.
Au côté de Jacques Zylbermine, déporté à l’âge de 14 ans à Auschwitz, et qui malgré la fatigue et l’âge a marqué de son empreinte cette journée, les jeunes ont pu, au cours d’une visite toujours éprouvante, voir avec horreur les ruines des chambres à gaz, dans les pas de ceux dont on a voulu effacer jusque la mémoire.
Je forme le vœu que cette visite éclaire la vie de ces jeunes lycéens, de ces futurs citoyens du monde. Qu’elle leur montre à quoi peut mener la haine et le refus de l’universalité de l’espèce humaine. Qu’elle révèle en eux la nécessité de nous rassembler et de bannir toute forme d’exclusion et de discrimination, de tourner définitivement la page de ce 20e siècle placé sous le signe des Etats nations, des guerres mondiales et des génocides.
C'est ensemble, aux côtés de ces jeunes lycéens, que nous devons entrer aujourd'hui dans un 21e siècle ouvert sur le monde, porteur de nouvelles espérances.
