Émeutes de la faim : il y a urgence à réguler les échanges de matières premières

Avr 14, 2008 | Actualités | 0 commentaires

Les émeutes de la faim qui ont embrasé Haïti et plusieurs pays d’Afrique ces derniers jours sont venues nous dire l’urgence de la crise. Le message lancé ce week-end par Dominique Strauss-Kahn, président du Fonds monétaire international, est clair : si les prix des produits alimentaires de base continuent de flamber (les cours du blé et du riz ont été multipliés par deux en un an), des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim… Alors même que la production agricole mondiale ne cesse d’augmenter.
Quand des millions de Français voient fondre leur pouvoir d’achat, c’est plus d’un milliard de personnes dans le monde qui sont menacées par la famine.
Ce constat alarmant rejoint des préoccupations qui sont les miennes depuis longtemps. Il y a urgence à regarder au sud.
Prendre en compte la détresse de ces peuples, c’est la première des solidarités dont nous devons faire preuve. C’est aussi une question de bon sens. Parce qu’il en va de notre avenir.
L’intervention publique, à l’échelle planétaire, ne passe pas seulement aujourd’hui par le contrôle des banques centrales. Il s’agit également de réguler les échanges internationaux et plus particulièrement les échanges de matières premières.
À défaut, ce sont des millions de personnes que nous pousserons à la famine.
Et parce que l’insécurité alimentaire frappe aujourd’hui plus durement encore les villes, là où se concentre la misère dans les pays les plus pauvres, notre réflexion et nos moyens d’intervention devront évidemment prendre en compte le fait urbain.