Michel Destot et son homologue Monsieur Yamadé, maire de Kanazawa
Il ne suffit pas d’aller à New York, à Londres ou à Paris pour connaître les USA, le Royaume-Uni ou la France. Il en est de même pour Tokyo et le Japon. Cette semaine passée au Japon, m’a permis de mieux connaître ce pays étonnant, curieux mélange de tradition et de modernité.
Le Japon a une structure administrative extrêmement lisible et qui n’a pas changée depuis les débuts de l’ère Meiji (1867). Il a deux niveaux de collectivités locales : les départements ou préfectures (au nombre de 47 depuis 1867) et les communes (villes à partir de 50 000 habitants).
Plusieurs vagues de fusion des communes ont été des réussites mais ont fini par fragiliser le département, ce qui pose à terme la question d’une fusion des 47 départements en 11 ou 13 régions. Le processus de fusion des villes a notamment fait émerger le nombre des grandes villes, proches du million d’habitants, aujourd’hui au nombre de 15.
Les 2èmes Rencontres de Coopération décentralisée franco-japonaises se tenaient à Kanazawa, deux ans après Nancy, avec la participation d’une cinquantaine de collectivités locales des deux pays. J’y représentais l’AMGVF. Gilles du Chaffaut, Directeur Général des Services, m’accompagnait au titre de la Ville de Grenoble.
Vue du château de Kanazawa
Kanazawa a 455 000 habitants. C’est la capitale de la région du Hokuriku située sur la mer du Japon, faisant face, côté Pacifique, à Osaka-Nagoya. Elles est située au cœur de la chaine des « Alpes », le Parc National d’Hakusan et celui de la Péninsule de Noto.
L’activité économique repose sur deux piliers : l’agriculture avec notamment le riz et l’alcool de riz, ainsi que l’industrie, avec une activité liée au kimono, aux arts décoratifs, à la laque, à la porcelaine, aux poteries, au vernissage, à la broderie.
Son maire, Monsieur Yamadé, est élu depuis 1990 et détient probablement un record de longévité parmi les maires des grandes villes. Il a su trouver le juste équilibre entre la défense du patrimoine et un nécessaire renouvellement de la ville en construisant notamment des ouvrages d’art contemporain comme le Musée d’Art Moderne Kanazawa 21ème siècle, ou en faisant prendre le virage de l’e-gouvernance d’une ville de l’univers.
C’est dans ce cadre que j’ai été amené à intervenir au cours de la séance d’ouverture, en présence de l’ambassadeur de France à Tokyo, Philippe Faure et l’ambassadeur itinérant de la France en Asie, Jacques Vallade et de très nombreux maires dont ceux bien sûr de Kanazawa et Kioto.
Il m’était demandé d’aborder la question de la gouvernance locale et du développement durable et d’évoquer les nouveaux modèles urbains, modèles urbains durables. Après Paris (et la conférence des Villes), Copenhague, Marrakech, Delhi, Rio et avant Mexico, c’était pour moi et pour l’AMGVF une nouvelle et forte occasion de plaider pour le fait urbain, dans une perspective de régulation mondiale et durable c’est-à-dire humaine.
