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It seems that , in France, each one of us has, on average, a grand-parent with foreign origins.
It’s true in Marie’s family, whose mother’s family had roots in Lithuania.
There was a special anniversary this year, the most beautiful present that could be offered her was to be all together with our children and grandchildren in that European country, a small one considering its size, but a great one when mentioning its history which has been particularly hectic.
In 1251 the country was unified and became a Grand Duchy, then one century later it finds itself an ally of the kingdom of Poland. Catholicism will consequently prevail.
At the end of 18th century the country becomes part of the Russian empire, and will later gain independence in 1918.
In 1940, on the fringe of the Molotov-Ribbentrop pact, USSR invades and annexes Lithuania. Then follows the Nazi occupation, and then again the return to Soviet bloc, after the liberation from the Nazis.
After 1990, Lithuania frees itself from the sway of Soviet Union and gains its independence. Vilnius then becomes capital again.
In 1992, Lithuania acquires its constitution which establishes parliamentary democracy. It joins European Union in 2004 and is now member of the Euro zone. The country is bordered by Poland, Latvia, Belarus, and Russian Kaliningrad.
From resistance to the Teutonic knights to resistance against german and soviet occupations, 10 centuries have elapsed, with their tragedies and hopes…
The Fort 9 in Kaunas symbolizes part of those dramatic episodes. It was a departure spot to gulag , and it was the extermination place for Jews from Kovno Ghetto and Jews transferred from Germany, Austria or France ( in the 73th convoy of French Jews, which left Drancy on May 15th 1944, only 22 survived in 1945).
The Jewish population in Lithuania was about 160 000 before world war 2nd. They have almost entirely disappeared in the Holocaust. It is estimated that only remains today a small community of 5000 persons at Vilnius and Kaunas.
Their history which was famous for its great intellectual development during 18th and 19th centuries with the impetus of the Vilnius Gaon, and the pulse of the Bund, a jewish socialist movement, that history has steadily deteriorated due to pogroms, and later deportations and exterminations.
In 1991, as a new M.P. of the French National Assembly, I could enter Lithuania when the country was just about to get free from the soviet yoke. Later, as president of the friendship parliamentary group France-Lithuania, and the initiator of the cooperation between Grenoble and Kaunas – Marie being the secretary to the twinning committee – contacts have multiplied and deepened. Thanks to Marie, Lithuania has become in a way my “second homeland”, to quote President Chirac’s expression when presenting me to President Adamkus.
We have been so many times in that country where we have many friends. Marie has received personally from the President of Lithuanian republic Dalia Gribauskaite the badge of National Merit Order, whereas I was distinguished in the order of Vytautas Magnus (the equivalent of our Legion of Honour) a few years before.
Our family days in Lithuania last July allowed our children and grandchildren to discover a territory (Lithuania “Lietuva” means the country of rain) and a still relatively unknown part of their origins.
On that occasion, Marie had reconstituted her family tree, and everyone could understand more easily the destiny of a family, today scattered all over the world, composed of generations descended from all those who had escaped pogroms and exterminations. Some discovered there had been among their ancestors a Chief Rabbi, a painter at the court of the Czar, many intellectuals, tailors…
And today, thanks to Marie who had actively strengthened the links within that diaspora, relatives from the USA, England, South Africa and France have become quite close to each other.
Marilia seized the opportunity of that visit to go and see the place in Vilnius where Roman Kacew (Romain Gary) had lived when a young boy. Close to that place stands a statue representing the famous French writer, with Lithuanian Jewish origins, made Companion of Liberation after second world war, who had won the Goncourt litterature prize twice. But he is represented as a child, holding his shoe in his hand (as a memory of that moving chapter in “La promesse de l’aube”, when his first girlfriend would challenge him to eat his shoe to prove his love). Our French-American grandson Roman, whose first name was given him by Marilia as a memory of his Lithuanian origins, had to pose standing next to his famous and remote homonym. I keep that photo as a precious personal treasure.
Il paraît qu’en moyenne, en France, chacun de nous a un grand-parent d’origine étrangère.
C’est le cas de la famille de Marie dont la branche maternelle a des racines lituaniennes.
Et en cette année-anniversaire, le plus beau cadeau qu’on pouvait lui faire était de rassembler enfants et petits enfants dans ce pays européen, petit par la taille mais grand par son histoire particulièrement mouvementée.
En 1251, le pays est unifié et érigé en grand-duché qui se retrouve allié un siècle plus tard au royaume de Pologne. Le catholicisme s’impose alors.
À la fin du 18eme siècle, la Lituanie tombe dans le giron russe puis gagne son indépendance en 1918.
En 1940, en marge du pacte germano-soviétique, l’URSS envahit et annexe la Lituanie. C’est ensuite l’occupation nazie puis le retour dans le glacis soviétique à la Libération.
À partir de 1990, la Lituanie se détache de l’emprise soviétique et gagne son indépendance. Vilnius redevient la capitale du pays.
En 1992, la Lituanie se dote d’une constitution qui instaure une démocratie parlementaire. Elle rejoint l’UE en 2004 et fait partie aujourd’hui de la zone euro.
Le pays est frontalier de la Pologne, de la Lettonie, de la Biélorussie et de la Russie par Kaliningrad.
De la résistance aux chevaliers teutoniques à celle aux occupations allemande et soviétique, 10 siècles se sont écoulés, avec leurs cortèges de tragédies et d’espoirs…
Le Fort 9 de Kaunas symbolise une partie de ces épisodes dramatiques. Ce fut le départ pour les goulags, l’extermination des juifs du ghetto de Kovno et de ceux venus d’ Allemagne, d’Autriche ou de France (dans le 73eme convoi de juifs de France, parti le 15 mai 1944, 22 seulement survécurent en 1945).
Les juifs de Lituanie étaient près de 160000 avant la Seconde Guerre Mondiale. Ils ont presque entièrement disparu dans la Shoah. On pense que ne subsiste aujourd’hui qu’une petite communauté de 5000 personnes à Vilnius et Kaunas.
Marquée par un très grand essor intellectuel aux 18eme et 19ème siècle sous l’impulsion du Gaon de Vilna et du Bund, mouvement juif socialiste, leur histoire n’a cessé de se détériorer au gré des pogroms puis des déportations et des exterminations.
En 1991, nouveau député, j’arrive à pénétrer dans une Lituanie en passe de se libérer du joug soviétique. Puis président du groupe d’amitié parlementaire France-Lituanie, initiateur de la coopération entre Grenoble et Kaunas dont Marie est devenue la secrétaire du comité de jumelage, les relations se sont multipliées et approfondies. Avec Marie, la Lituanie est devenue en quelque sorte notre seconde patrie, pour reprendre l’expression de Jacques Chirac me présentant au Président Adamkus.
Nous nous sommes rendus souvent dans ce pays où nous comptons beaucoup d’amis. Marie a reçu les insignes de l’ONM des mains de la Présidente de la République Dalia Grybauskaite, moi-même ayant été distingué quelques années plus tôt dans l’ordre de Vytautas Magnus (l’équivalent de notre légion d’honneur).
Les journées lituaniennes familiales de juillet dernier ont permis à nos enfants et petits enfants de découvrir un territoire (Lituanie signifie pays de la pluie) et un pan souvent méconnus de leurs origines.
Marie avait, pour l’occasion, reconstitué l’arbre généalogique de sa famille, et chacun pouvait mieux comprendre le destin d’une famille, aujourd’hui dispersée à travers le monde, composée de descendants de tous ceux qui avaient réussi à échapper aux pogroms et aux exterminations.
Certains découvraient qu’il y avait eu un grand rabbin, un peintre à la cour des tsars, de nombreux intellectuels, des tailleurs…
Et puis aujourd’hui, grâce à Marie qui avait été particulièrement active pour resserrer les liens au sein de cette diaspora, les cousins américains, anglais, sud-africains et français sont devenus très proches.
À l’occasion de ce retour en terre lituanienne, Marilia tenait à ce que l’on se rende à Vilnius sur les lieux où avait vécu Roman Kacew (Romain Gary).
Une statue de ce célèbre juif d’origine lituanienne, Compagnon de la Libération, romancier, 2 fois Prix Goncourt, y a été érigée. On le voit enfant tenant sa chaussure à la main (en souvenir du passage émouvant de La Promesse de l’Aube, où sa première conquête féminine le met au défi de manger son soulier).
Roman, notre petit-fils franco-américain, qui doit son prénom à Marilia en souvenir de ses origines lituaniennes, a dû poser à côté de son illustre et lointain homonyme.
Je garde précieusement cette photo pour moi…