Rémy Rioux, Directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD) nous a fait un compte-rendu de son déplacement à Washington. Il a noté qu’il existe un grand consensus aux États-Unis (comme au Royaume-Uni) pour l’aide au développement (des ONG jusqu’au parti Républicain !). Les fonds d’intervention américains, plus horizontaux que les fonds multinationaux, se montrent ouverts.
De son passage en Colombie et en Équateur, le Directeur général retient qu’il a pu se rendre compte bien sûr des inégalités profondes existantes mais aussi des interventions décentralisées efficaces (l’AFD y est bien présente).
En France, il a fait état du fort soutien politique, notamment dans le cadre du Projet de loi finance 2017, du Gouvernement comme du Parlement. La nuit dernière, l’Assemblée nationale a voté dans le volet recettes du budget 2017 une augmentation de la taxe sur les transactions financières permettant un accroissement de 277 millions d’euros des crédits d’aide au développement. Il reste à s’assurer de son affectation intégrale à l’AFD.
Abordant les financements des projets, j’ai souhaité interpeller le Directeur général sur le processus qui conduit à prioriser tel ou tel projet, telle ou telle collectivité.
Ainsi le financement du projet d’amélioration des systèmes d’eau potable et d’assainissement de Mombassa – station de traitement de Mwache, au Kenya, qui est un bon projet, peut-il être restitué dans une réflexion plus globale ?
Il existe tant de besoins dans les grandes villes africaines dans le domaine. J’ai fait état, par exemple, de la situation à Kinshasa où l’AFD est intervenue dans un quartier pour permettre l’approvisionnement en eau potable par pompage (concernant quelques milliers d’habitants dans une ville de 12 millions). Ne doit-on pas y poursuivre notre intervention ? Ne doit-on pas avoir en amont une vision plus globale et plus programmée sur le continent africain ?
Par ailleurs des crédits européens ont été fléchés en soutien au développement durable urbain. N’est-ce pas une opportunité à saisir fortement ?
En réponse, Rémy Rioux a souligné le montant important de l’intervention de l’AFD dans le domaine de l’eau et de l’assainissement (près d’un milliard d’euros). La montée en gamme des financements européens est évidemment une bonne chose, la France étant à l’initiative et à la manœuvre.
Il propose de réfléchir, en conclusion, à une opération de promotion de cet objectif global (au-delà de l’eau) de développement durable urbain auprès des grandes villes africaines.
D’autres projets intéressants ont été approuvés : en Afrique du Sud pour renforcer le réseau électrique haute tension; en Côte d’Ivoire dans le domaine judiciaire; en Birmanie dans le domaine agricole; en Jordanie pour aider au renforcement des municipalités.