En tant que membre du conseil d’administration de l’Agence Française de Développement, je souhaiterais partager les résultats de cette institution pour l’année 2015 : année riche pour cet acteur de référence en matière d’aide au développement.
De par ses actions et son fidèle engagement en faveur d’un développement à la fois économique, social et environnemental, l’AFD s’est pleinement inscrite dans la ligne des Objectifs de développement durable adoptés en septembre dernier par l’ONU.
Au terme de l’année 2015, l’agence a financé pour 8,3 milliards d’euros de programmes de protection de l’environnement, de lutte contre le dérèglement climatique puis de réduction des vulnérabilités et des inégalités. Plus de la moitié des financements des projets de développement à l’étranger se sont avérés être climato-compatibles, 55% si l’on s’en tient aux chiffres. Aussi, l’AFD a aidé certains des pays les moins avancés et des états insulaires à s’adapter au changement climatique en dégageant la somme de 575 millions d’euros. Dans un souci de lutte contre les inégalités économiques, plus de deux tiers des dons ont servi à l’accompagnement des pays pauvres prioritaires d’Afrique, 69% selon le rapport concernant les financements engagés en 2015. L’AFD agit aussi en faveur des minorités sociales, en effet, 41% des projets financés à l’étranger contribuent directement à davantage d’égalité homme/femme.
Sur le terrain, l’AFD a pu mettre en place des mesures concrètes de construction d’infrastructures durables visant à améliorer tous les aspects de la vie humaine en répondant aux besoins d’une grande diversité de territoires.
Entre 2013 et 2015, l’institution est parvenue à concilier le développement économique des territoires au progrès social des sociétés concernées en promouvant la scolarisation des plus jeunes, l’accès à l’eau potable, la formation professionnelle, l’accompagnement et le financement de 150 000 petites entreprises ou encore l’amélioration des soins des femmes et des enfants. Au court de cette période, 3,8 millions de personnes ont pu accéder à une source pérenne d’eau potable et 2,6 millions d’enfants ont été scolarisés en primaire et au collège. Aussi, en modernisant les réseaux de transport et raccordant des milliers de personnes au réseau de distribution d’électricité, l’AFD veille au développement harmonieux des territoires.
Ainsi, tout au long de l’année 2015, l’AFD s’est attachée à accroître la soutenabilité des modes de production et de consommation en vue d’une mondialisation plus régulée.
Il faut toutefois s’atteler à la question des outils de financements de l’AFD et ne pas manquer d’évoquer la nécessité de renforcer les fonds propres de l’agence, le besoin de développer des partenariats avec les collectivités territoriales, d’articuler leurs actions respectives puis d’encourager les dons qui demeurent à ce jour quelque peu limités. Alors, malgré ce bilan positif pour l’année 2015, on note l’existence d’une réelle marge d’amélioration concernant les outils de financements et les moyens d’intervention dont dispose l’AFD.
En réponse à cela, la perspective du rapprochement entre l’AFD et la Caisse des Dépôts, et l’ambition du nouveau Directeur général Rémy Rioux pourraient offrir l’opportunité à cette institution de consolider son bilan, de contribuer à dessiner le nouvel agenda mondial, de devenir plus importante, de s’étendre et d’augmenter sa logique partenariale pour faire face aux urgences économiques, sociales et environnementales dans les pays les plus pauvres et notamment sur le continent africain.