Rencontre avec William de Vijlder, directeur de la recherche économique du groupe BNP Paribas

Déc 4, 2015 | Actualités, Personnalité | 0 commentaires

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J’ai rencontré récemment William de Vijlder, directeur de la recherche économique du groupe BNP Paribas. Un rendez-vous très intéressant autour d’un observateur et acteur des politiques économiques et financières en France et en Europe.

Parmi les points les plus importants soulevés, il faut noter l’appréciation positive sur le rôle (essentiel) de la Banque Centrale Européenne et de son directeur, qui a permis de réduire les écarts entre l’Allemagne et les autres pays européens et entre l’euro et le dollar.

Les hausses boursières manifestent un regain de confiance.

Le recul du prix des matières premières (pétrole et cuivre) compense (en gain de pouvoir d’achat) la baisse de dynamisme des marchés émergents et les trop faibles investissements liés à des taux très bas, peu incitatifs à la constitution de patrimoine financier.

Pour 2016, il n’y a pas d’accélération prévisible de la croissance mondiale (3,2% contre 3,1% en 2015). Avec un ralentissement prévu en Chine et aux Etats-Unis, et une récession en Russie et au Brésil.

Il faut espérer que le cycle de resserrement américain sera suffisamment long et lent pour ne pas affecter sensiblement la zone euro.

Quant à la Chine, on peut estimer que la situation est surtout fragile à court terme (6 mois) du fait notamment de l’opacité – difficulté à comprendre à l’extérieur – mais l’avenir à cinq ans reste prometteur, après stabilisation. La lutte contre la corruption a communiqué une grande prudence chez les acteurs économiques et donc un ralentissement des marchés chinois.

Le Japon présente une économie fragilisée avec un endettement publique trop fort.

L’Inde apparaît dans ce contexte mondial comme le pays aujourd’hui le plus performant !

En Europe, l’absence de croissance du commerce mondial inquiète les Allemands, surtout avec la Chine.

En France, la reprise reste lente avec un pouvoir d’achat sous pression – même avec le léger mieux dû à la baisse du prix du pétrole – avec des investissements trop faibles (nécessitant 85% de fonds propres et 15% d’endettement). La confiance et l’emploi ne sont pas au rendez-vous.

Le sujet reste donc complexe car réduire la dette, c’est aussi, d’une certaine façon, réduire la croissance. Le vrai sujet est bien celui du calendrier et de la politique structurelle de compétitivité à moyen et long terme. Un autre débat !