Après l’évocation du contexte politique général de Mayotte dans un post publié hier, je souhaite revenir plus longuement ici sur le déroulé de mon séjour à Mayotte.
Ce déplacement dans le 101ème département français, qui attend beaucoup de la métropole, fut à la fois passionnant et utile.
Eco-Emballages assure le pilotage du dispositif national de tri et de recyclage des emballages ménagers. Son objectif est de garantir l’efficacité environnementale et sociale du dispositif au coût le plus juste. Entreprise privée, agréée par l’Etat, elle s’appuie sur 50.000 entreprises qui ont versé 653 M€ de contributions en 2012. Le point vert, symbole de la contribution des entreprises à Eco-Emballages, figure sur 95% des produits emballés achetés en France, soit environ 190 milliards d’emballages.
1.139 collectivités locales représentant 36.221 communes ont signé un contrat avec Eco-Emballages pour la mise en œuvre et le soutien financier de la collecte sélective. En France, on dénombre 46,1 kg d’emballages ménagers par habitant et par an. 3,187 millions de tonnes sont recyclés, soit un taux de recyclage de 67%.
Eco-Emballages peut prendre en charge ces missions pour le compte des territoires et des communes d’outre mer. C’est le cas à Mayotte.
Ainsi, notre visite parlementaire correspondait au 1er anniversaire de la mise en place du dispositif sur le territoire. Résultat très concluant aussi bien sur le taux de tri et de recyclage déjà obtenu que sur l’engagement citoyen dans cette politique de protection de l’environnement.
C’est Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de l’Association des maires de Mayotte qui a remporté la Marianne d’or 2014 (trophée des éco-maires). La cérémonie de remise de la Marianne s’est faite au milieu de la population réunie dans une ambiance colorée et très chaleureuse.
De multiples rencontres avec les élus locaux, les parlementaires de l’île et notamment le sénateur Thani Mohamed Soilihi, particulièrement actif et rayonnant, et les représentants des associations concernées ont révélé que la politique engagée était d’une grande pertinence et déjà d’une réelle utilité.
Au cours d’un déjeuner avec le Préfet, Monsieur Seymour Morsy, j’ai eu le loisir de plaider pour un rôle plus entreprenant encore de la France dans cette région du monde. De Madagascar aux Comores, en passant par La Réunion et Mayotte, en lien bien sûr avec l’Afrique, notre réseau francophone doit pouvoir s’appuyer sur notre nouvelle politique de diplomatie économique pour faire avancer les intérêts français et le rayonnement de notre culture et de nos valeurs.
On ne peut se cantonner à une simple administration de l’île, comme dans les 100 autres territoires français. On doit adapter notre intervention (économique, sociale, sanitaire, environnementale, éducative, universitaire,…) en fonction de la réalité de cette grande région dans une vision géo-stratégique ambitieuse.
Par ailleurs, le moment me semble arrivé d’ouvrir les missions d’Eco-Emballages au-delà des frontières nationales. La réussite de sa politique en France doit désormais permettre le développement dans le monde entier. L’année 2015, qui finira à Paris avec la COP 21 devrait être mise à profit pour cette ouverture décisive au profit de l’environnement et de notre planète !
