Je suis intervenu cet après-midi au Conseil de la Métro dans le cadre du débat budgétaire. S’il s’agissait pour les délégués communautaires de se prononcer sur le 1er budget voté suite à l’élargissement du périmètre de notre intercommunalité, il s’agissait aussi du dernier budget du mandat. Un budget qui sera donc en grande partie exécuté par la prochaine équipe communautaire, suite aux élections municipales de mars prochain.
Un budget 2014 qui doit nous permettre au mieux de préparer le passage au statut de métropole, au 1er janvier 2015.
Un budget qui a été élaboré avec l’objectif de maintenir notre mobilisation face à la crise, dans une société en forte transition, souvent anxiogène. Une mobilisation pour l’emploi et pour la solidarité. Une mobilisation pour aujourd’hui donc, mais aussi pour demain, pour améliorer le cadre de vie, protéger l’environnement, conserver à notre territoire son attractivité.
Un budget construit aussi dans un contexte particulier, voire même doublement particulier, avec :
– au plan national : l’engagement du Gouvernement en faveur du rétablissement des comptes publics auquel les collectivités doivent participer, le « Pacte de Responsabilité » annoncé par le Président de la République ou encore la réforme fiscale à venir,
– au plan local : la future métropole grenobloise avec un périmètre et des compétences élargies.
Enfin, un contexte très particulier pour moi, à la fois source d’émotions et d’espoirs, intervenant une des dernières fois en tant que Maire devant mes collègues de La Métro.
Le « Pacte de Responsabilité » :
Annoncé par le Président de la République lors de ses vœux aux Français le 31 décembre dernier, détaillé lors de sa conférence de presse mardi soir, ce « Pacte de Responsabilité » a pour ambition d’être le plus grand compromis social des dernières décennies entre les pouvoirs publics, les entreprises et les salariés.
Une méthode réaffirmée : le dialogue social
Un budget sans précédent : 30 milliards d’euros mobiliser pour remettre sur les rails notre économie et lutter contre le chômage
Des contreparties attendues : embauches, insertion des jeunes, maintien en activité des séniors, formation, rémunération …
En misant sur le rassemblement des forces vives de notre pays et la libération des énergies, le Président crée, je l’espère, les conditions du retour à la confiance, indispensable au redressement de notre pays.
La réforme fiscale :
J’ai déjà eu l’occasion d’avancer quelques pistes de travail concernant la réforme fiscale au plan de l’AMGVF et que j’ai évoquées au Conseil municipal de Grenoble, et même dernièrement d’échanger à ce sujet avec le Premier ministre :
1) Revenir à une fiscalité directe responsabilisant les collectivités territoriales plutôt qu’à des dotations de l’État remises en cause tous les ans et qui évoluent malheureusement le plus souvent à la baisse.
2) Prôner plutôt un équilibre entre fiscalité ménages et fiscalité entreprises.
3) Réviser les bases, même si c’est difficile, car c’est combattre des inégalités territoriales et sociales devenues souvent difficilement supportables.
4) Établir une feuille d’impôts par collectivité, pour responsabiliser chaque niveau, et éviter que les communes, et donc les maires ne soient injustement comptables des augmentations décidées par d’autres.
5) Privilégier la compétence générale pour le bloc communal (communes + intercommunalités) et donc plutôt spécialiser les régions et les départements.
La future métropole Grenobloise :
Je tiens à insister sur la chance exceptionnelle que nous avons de devenir demain une métropole.
Comme vous le savez, je me suis fortement investi au plan national – tant comme parlementaire que comme président de l’AMGVF – pour que l’agglomération grenobloise puisse bénéficier de ce statut sans être capitale régionale, seul cas avec Nice mais qui bénéficiait quant à elle déjà du statut de métropole défini par la loi de 2010. Et ce alors même que la moitié des capitales régionales ne seront pas des métropoles !
Nous devons maintenant saisir cette opportunité avec force, car c’est là que se joue notre avenir commun, avec des compétences élargies en matière de développement économique : (co-pilotage des pôles de compétitivité, ESR, SATT…), de solidarité sociale (négociations à mener avec le Département et l’État, logement, …), de protection de l’environnement (transition énergétique et écologique, AOT, AOE, …)
Mais aussi pour de nouveaux financements et un rayonnement encore amplifié en France, en Europe et dans le monde dont chacun pourra bénéficier en termes d’emploi et de solidarité.
C’est là le défi des vingt prochaines années, pas seulement pour notre territoire mais aussi pour notre pays, dans un esprit d’équilibre entre centralisation et proximité. Il faudra savoir à la fois remonter la mise en oeuvre de certaines politiques au niveau de la métropole, mais dans d’autres cas déléguer aux communes d’autres compétences.
Une aventure à construire dans les 10 à 15 prochaines années. L’aventure d’une nouvelle, dans une région urbaine extraordinaire, qui a bien sûr comme ailleurs des difficultés, ses fragilités, mais qui a des atouts extraordinaires, enviés ouvent dans le monde entier ! Avec un bilan souvent envié en termes d’innovation, mais aussi de solidarité, d’accessibilité, de logement, de transports urbains, de rayonnement éducatif, culturel ou sportif…
C’est sur cet espoir, en votant ce budget, que j’ai souhaité que l’on s’engage avec passion !