Dimanche à Paris, j’ai participé au baptême de «Renaissance», un think tank rassemblant des experts, des membres de la société civile, des jeunes et des intellectuels autour de la maire de Lille Martine Aubry. J’étais accompagné de deux jeunes grenoblois Boris Dehont et Benjamin Rosmini, tous deux porteurs d’idées nouvelles pouvant apporter dans ce type d’échange.
A cette occasion, je suis intervenu sur le redressement économique de notre pays. Voici les grandes lignes de mon intervention.
Le redressement économique de notre pays passera dans une dynamique à long terme par la reconstitution du tissu industriel (biens et services) mis à mal depuis 12 ans, et en particulier par la création d’un nombre significatif de nouvelles ETI.
Ce maillon intermédiaire entre PME et grands groupes est le plus faible du dispositif français (moins de 5000 ETI contre plus de 15000 en Allemagne). Les grandes entreprises françaises se sont le plus souvent développées à partir de la fédération, de la fusion ou de l’absorption des ETI. Ce vivier n’a jamais été véritablement reconstitué.
Pour redresser la situation, il faut donc concentrer nos efforts autour de cet objectif déterminant.
Il importe de concentrer de façon prioritaire les moyens financiers vers les PME qui sont les plus aptes à atteindre cette taille critique, compte-tenu de leurs niches d’activités, de leurs efforts en matière d’innovation, du dynamisme de leur gouvernance et de leur capacité à affronter le marché mondial.
La puissance publique dispose d’outils en ce sens (BPI, CIR, CICE, UBIFRANCE,…). Demain les régions et les métropoles viendront conforter le dispositif. Cela n’exonère pas pour autant les grands groupes qui doivent apporter leur contribution à cet effort.
Pacte PME a été créé à l’initiative d’Henri Lachmann, alors PDG de Schneider Electric. Aujourd’hui le relais est pris par Fabrice Brégier, le patron d’Airbus. Le but de cette association est de renforcer les liens entre grandes, moyennes et petites entreprises. C’est essentiel au plan de la sous-traitance, c’est devenu majeur à l’export si l’on veut rivaliser avec Américains, Allemands ou Italiens, habitués depuis longtemps à chasser en meute.
Les grandes collectivités peuvent s’associer à Pacte PME. C’est ce qu’a fait Grenoble.
Je propose que nous expérimentions dans cette logique un espace de rencontre entre grands groupes présents à Grenoble et PME performantes, capables d’innovation et d’exportation afin de devenir de véritables ETI.
Chaque année, au printemps, la ville de Grenoble organise le FORUM 4I, rencontre entre start-up et financeurs-investisseurs. En quelques 10 ans, des dizaines d’entreprises ont été créées, générant des centaines et des centaines d’emplois.
L’idée serait de monter de la même façon, chaque année (à l’automne par exemple), un FORUM 4E (entreprises grandes, moyennes, petites et export) mettant en relation les entreprises les plus susceptibles d’exporter, en réseau avec les grands groupes.
A terme, on pourrait imaginer d’étendre cette expérimentation à l’ensemble des métropoles qui sont en cours de constitution.