Je vous invite à découvrir ma réponse suite à la question orale de Nathalie Béranger, conseillère municipale UMP, relative à la réforme des rythmes scolaires, lors du conseil municipal du 18 février.
Le débat sur les rythmes scolaires a débuté il y a des années. Il est un fait établi, et je crois contesté par personne, que les journées des jeunes élèves français sont trop chargées et la scolarité inégalement répartie sur l’année. Les comparaisons internationales sont d’une grande clarté en la matière et tous les pédagogues et les chronobiologistes appellent de leurs vœux une réduction du temps d’enseignement quotidien. Je dis bien une réduction du temps d’enseignement. Pas une réduction du temps de présence à l’école. Malgré ce constat et ces analyses scientifiques, le Gouvernement que vous souteniez avait unilatéralement décidé en 2008 de réduire la semaine d’école à 4 jours et de rallonger le temps d’enseignement quotidien des enfants. Cette réforme avait provoqué de vives oppositions d’autant qu’elle n’avait pas été concertée et qu’elle n’avait donné lieu à aucun débat.
Sur le plan de la forme, la réforme conduite par Vincent Peillon s’inscrit dans un cadre plus démocratique même si elle n’est pas facile à mener. Faisant partie des engagements de campagne de François Hollande, elle a été annoncée très rapidement après l’élection présidentielle et longuement concertée avant la parution le 26 janvier dernier du décret relatif à la réforme des rythmes. Une concertation qui a associé aussi bien les enseignants que les fédérations de parents d’élèves et les associations d’élus. Une concertation qui se poursuit par ailleurs puisqu’il reste en effet des points à préciser qui le seront progressivement au cours des 6 mois à venir avant la rentrée.
Sur le fond maintenant, permettez-moi de m’interroger sur l’analyse développée en conclusion de votre intervention. La décision de réduire le temps de scolarité quotidien ne poursuit pas l’objectif premier de proposer une activité périscolaire mais bien de mieux répartir sur la semaine le temps de scolarité des enfants. Cette réforme est conçue pour les enfants. C’est au prisme de leur intérêt qu’il faut la lire et l’analyser. C’est aussi avec cet objectif que nous la préparons à Grenoble. C’est parce que nous sommes convaincus de sa pertinence que nous avons décidé de nos engager pour la rentrée 2013, comme de nombreuses autres grandes villes de France. Le report à 2014, année électorale, ne semblant pas être une garantie de plus grande sérenité.
Nous sommes par ailleurs conscients et convaincus qu’elle ne sera pertinente au plan local que si elle est construite dans un partenariat renforcé avec les partenaires éducatifs au premier rang desquels les enseignants.
C’est ainsi que plusieurs rencontres ont été organisées en janvier par notre collègue Paul Bron avec les directeurs d’école et les parents délégués pour commencer à construire cette réforme collectivement. Les conseils d’école ont aussi permis de poursuivre ces échanges et de nouvelles réunions se tiendront courant mars avant d’arrêter la proposition d’organisation de la semaine des enfants et partant, d’aménagement du temps périscolaire. Nous avons à cet égard fait le choix de poser toutes les hypothèses possibles afin de permettre aux enseignants ou aux parents d’élèves de faire valoir leurs analyses et réactions. Des analyses et propositions qui devront ensuite, dans des réflexions de proximité à l’échelle des bassins de vie ou des quartiers, concerner plus précisément le contenu de ces temps périscolaire.
Toutes les initiatives et projets proposés par les différents membres de la communauté éducative seront évidemment étudiés pour venir nourrir et faire évoluer l’offre périscolaire qui est déjà particulièrement riche à Grenoble qu’il s’agisse d’interventions sportives, d’éducation artistique ou culturelle, d’éducation à l’environnement…
La rentrée 2013 sera indéniablement une étape importante. Je peux vous assurer que nous la préparons dans un esprit de responsabilité et de dialogue serré avec l’ensemble des acteurs locaux du monde de l’éducation.