En ouverture du Conseil municipal du lundi 18 novembre consacré notamment au Débat d’orientations budgétaires, j’ai été interrogé sur la question des rythmes scolaires. Je vous invite à prendre connaissance de ma réponse.
Il y a quelques mois, lors de la campagne présidentielle, un consensus se dessinait dans notre pays sur l’absolue nécessité de faire évoluer notre système scolaire. Le constat était connu et partagé : des journées trop chargées, un temps scolaire mal réparti dans l’année, des programmes scolaires peu adaptés, des cartables trop lourds, des enfants fatigués, des résultats décevants au regard des comparaisons internationales, une égalité des chances pas suffisamment favorisée.
C’est face à ce constat que le Parlement a adopté la loi de refondation de l’école. C’est face à ce constat que nous avons décidé d’engager, dès cette année, la réforme des rythmes scolaires.
Une réforme pour laquelle les enfants ont été, sont et doivent rester au cœur de nos réflexions.
Au cœur de nos réflexions sur la prise en compte de leurs rythmes de vie. Faut-il rappeler ce que disent tous les médecins, et plus encore les spécialistes du sommeil, sur l’importance de la continuité, à l’échelle de la semaine, du rythme sommeil / veille.
Au cœur de nos réflexions sur les temps d’apprentissage avec une attention plus forte des enfants le matin et en début d’après midi.
Au cœur de nos réflexions sur le fait de faire évoluer progressivement la spécificité française de journées d’enseignement très longues et d’un temps scolaire mal réparti sur l’année.
Les engagements que nous avons pris et que nous mettons en œuvre dans le cadre des temps périscolaires ont permis un saut qualitatif indéniable. Je vous laisse donc la responsabilité de vos propos dont je ne doute pas qu’ils seront pesés et appréciés à leur juste valeur par tous ceux qui sont engagés au quotidien auprès des enfants scolarisés dans nos écoles.
Chaque école peut désormais s’appuyer sur un animateur référent dont les missions sont reconnues tant par les équipes pédagogiques que par les parents d’élèves. Le taux d’atsem par école maternelle augmente. Et surtout, 57% des enfants bénéficient de l’accompagnement périscolaire mis en place par la Ville. Le double de l’an dernier. Des résultats à mettre en regard aussi de l’évolution de la fréquentation des cantines qui accueillent cette année 7500 enfants, 2000 de plus qu’au début du mandat.
Permettez-moi de me réjouir de ces évolutions qui nous permettent aujourd’hui de concourir davantage à la réussite éducative et à l’égalité des chances.
Sous la conduite de Paul Bron, nous avons mené cette réforme, dès le départ, dans le dialogue. Nous avons passé des dizaines et des dizaines d’heures en réunion sur ce sujet. Avec les enseignants. Avec les parents. Avec l’Education nationale. Et nous continuons afin d’améliorer ce qui peut l’être, ce qui doit encore l’être. Ces échanges se poursuivent de façon quotidienne. Ils se poursuivront encore, autant que cela sera nécessaire et notamment à l’école maternelle où la situation des petites et moyennes sections mérite sans aucun doute des ajustements. Avec une seule préoccupation : l’intérêt de l’enfant. Les prochaines réunions des parents délégués et du comité de pilotage du Projet Educatif du Territoire s’inscrivent évidemment dans ce cadre.
Notre système éducatif doit évoluer. Mais nous considérons, contrairement à vous, que si l’école doit évoluer, elle ne doit pas pour autant se réduire à des adaptations aux évolutions sociétales. Parce qu’aujourd’hui, Madame Béranger, il faut être clair. Ce n’est pas la réforme des rythmes qui fatigue les enfants. C’est l’organisation que la société de ce 21ème siècle impose aux familles et partant, aux enfants. C’est aussi le temps que la télévision ou internet prennent sur le sommeil…
Aussi, lorsque l’école évolue, elle ne doit surtout pas perdre de vue l’intérêt et le bien-être des enfants mais au contraire veiller à leur apporter les meilleures conditions possibles d’apprentissage. Elus et services – que je veux remercier pour leur implication – c’est ce à quoi nous nous appliquons depuis le début de l’année et plus encore depuis la rentrée scolaire.
J’ai signé il y a quelques temps une tribune au plan national demandant que nous laissions les enfants loin de nos querelles d’adulte. Ne cherchons pas à instrumentaliser à des fins électorales des interrogations légitimes, laissant cela peut-être à certains responsables nationaux.
La mémoire étant sélective, je me permets de vous rappeler, une nouvelle fois, que les gouvernements que vous avez soutenus ont conduit à la suppression de 80 000 postes d’enseignants, à la suppression des Rased, à la suppression des IUFM et de la formation des enseignants.
Par ailleurs, lorsque Xavier Darcos a décidé de modifier les rythmes scolaires, il l’a fait sans aucune concertation. Ni avec les enseignants, ni avec les parents d’élèves, ni avec les collectivités. Et surtout, cette réforme n’a jamais pris en compte l’intérêt des enfants. Elle l’avait tellement peu pris en compte qu’un consensus était partagé sur la nécessité de revenir à la semaine de 4,5 jours. Même Nicolas Sarkozy voulait rouvrir le débat…
Quant à la question des finances publiques, Madame Béranger, comment dire ? En 10 ans, de 2002 à 2012, c’est-à-dire lors des présidences Chirac et Sarkozy, je vous le rappelle parce qu’il semble que vous l’avez oublié, la dette publique de notre pays est passée de moins de 60% du PIB à plus de 95%. Lors du mandat de Nicolas Sarkozy, la dette a augmenté de 600 milliards d’euros. 600 milliards d’euros !
Et voilà que les incendiaires d’hier voudraient conseiller les pompiers d’aujourd’hui.
Comment dire ? Un peu de décence ne ferait pas de mal…