Je vous invite à prendre connaissance de mon intervention lors du conseil municipal du 18 novembre en préambule du Débat d’orientations budgétaires 2014.
Nous examinons donc à présent le Débat d’Orientations Budgétaires 2014, un débat sans vote comme vous le savez. Il s’agit donc du dernier DOB de ce mandat, pour un budget 2014 qui sera exécuté pour la majeure partie par la prochaine équipe municipale. Mon premier adjoint en charge des finances, Jérôme SAFAR, reviendra plus en détails sur les grands équilibres financiers et sur les priorités proposées par la majorité municipale pour ce budget 2014. Pour ma part, je souhaite que ce dernier des 19 débats d’orientations budgétaires que j’ai eu l’occasion de conduire en conseil municipal, soit aussi l’occasion d’une mise en perspective des grandes orientations qui ont été mises en œuvre pour Grenoble et les Grenoblois ces derniers années.
En termes financiers tout d’abord, car l’actualité et les coupures de presse qui se succèdent nous montrent combien la gestion des collectivités est devenu un sujet de préoccupation majeure, parfois, il faut le dire, teinté d’un certain populisme qui ne dit pas son nom.
En 1995, lorsque nous sommes arrivés à la tête de la mairie de Grenoble, la dette du budget général de la Ville s’élevait à 239 millions d’euros, sans parler de l’absence complète de sincérité budgétaire. Elle est aujourd’hui de 267 millions. 28 millions d’augmentation donc en 18 ans, et qui ont été investis au service du développement de notre ville comme j’aurais l’occasion d’y revenir. Si on prend le temps d’un retour en arrière, on pourrait aussi rappeler qu’entre 1983 et 1995, la dette était passée de 83 à 239 millions, soit une augmentation de 156 millions d’euros en 12 ans, pas moins de + 187 % ! Bien sûr, la comparaison pourrait également se faire en ajoutant les budgets annexes, soit un passage de 106,9 M€ en 1983 à 256,3 M€ en 1995, ce qui fait toujours 140% d’augmentation… alors qu’entre 1995 et 2012, où la dette du budget général et des budgets annexes était de 376 M€, la hausse a été de moins de 47%.
Là est le témoignage de la stratégie de maîtrise de l’endettement qui a été la nôtre tout au long de ces années, après avoir redressé la situation financière de notre Ville, et tout en veillant à renforcer et à maintenir la qualité du service public pour les Grenoblois.
Autres chiffres traduisant le sérieux budgétaire qui a toujours guidé notre action : l’épargne nette, passée de – 15 M€ en 1995 à un objectif de 5 – 6 M€ pour ce DOB 2014. Et sur ce dernier mandat, les dépenses de gestion ont diminué de 12%, signe de notre vigilance en la matière et de l’effort consenti dans le contexte contraint que chacun connaît.
Mais bien sûr, les orientations budgétaires sont loin d’être uniquement affaire de chiffres. Il s’agit aussi de la manifestation, années après années, d’une vision pour notre ville, de l’ambition de son développement, et de l’attention portée à tous les Grenoblois, et notamment les plus fragiles.
La solidarité, dans une acceptation large du terme, et la réduction des inégalités est ainsi l’axe majeur qui a conduit notre action et déterminé nos orientations budgétaires au fil des ans. Et, il faut le dire, les effets de la crise nous ont conduit, sur ce dernier mandat, à renforcer d’autant plus notre engagement en la matière, pour en atténuer autant que faire se peut les conséquences pour nos concitoyens. Cela a été dit lors du dernier conseil municipal, 1 Grenoblois sur 3 est concerné par l’action sociale mise en œuvre par notre CCAS, ce qui nous a conduit, cette année encore, à proposer un renforcement de la subvention qui lui est alloué. Et au-delà du CCAS, notre engagement, notre priorité, est également la poursuite de politiques de solidarité en faveur du logement, de l’insertion, de l’accès à l’emploi, de la santé, de l’éducation pour tous les Grenoblois.
Un autre des axes majeurs, que l’on retrouve à travers le maintien d’un niveau élevé d’investissement et qui traduit l’ambition du développement de notre ville concerne bien sûr les opérations urbaines. Nul ne peut aujourd’hui nier la métamorphose qu’a connu Grenoble grâce à la réhabilitation de ses quartiers et aux opérations de renouvellement urbain. Jean Macé, les Grands Boulevards, la Caserne de Bonne, Bouchayer-Viallet, Teisseire, Mistral hier ; Chatelet, Villeneuve-VO, aujourd’hui ; Flaubert, Esplanade et Presqu’île demain ; autant d’opérations qui ont transformé et continue à faire évoluer notre ville, avec toujours le même objectif de mixité sociale, de vivre ensemble et de prise en compte des enjeux environnementaux. Notre conseil ce soir illustre d’ailleurs cet engagement avec les délibérations sur Mistral, Teisseire, Esplanade et Flaubert.
Je l’ai dit, ce DOB 2014 s’inscrit dans la lignée des priorités que j’ai souhaité fixer pour Grenoble au cours de ces 18 dernières années de mandat, avec les équipes municipales qui se sont succédé. Pour autant, il ne saurait y avoir une quelconque inertie de l’action municipale, exempt des besoins nouveaux et de l’évolution des attentes, et je veux parler là plus particulièrement d’emploi, d’éducation, et de sécurité. C’est donc pour cela que ce DOB 2014 a également été construit en fonction de nouvelles politiques mises en œuvre. Pour la nouvelle organisation des rythmes scolaires tout d’abord, et notamment pour assurer l’encadrement des enfants et proposer des temps périscolaires de qualité. Pour la mise en œuvre des emplois d’avenir ensuite, ces contrats qui constituent une vraie lueur d’espoir pour ces jeunes qui l’avait trop souvent perdu. Pour la sécurité et la tranquillité publique enfin, avec l’extension des horaires d’intervention de la Police municipale la nuit.
Lors de mon premier débat d’orientations budgétaires, en tant que maire, le 18 décembre 1995, et malgré la situation financière exsangue dans laquelle se trouvait la Ville à cette époque, j’avais déjà affirmé d’une part la priorité que je donnerai au social et au renforcement du service public communal, et d’autre part la programmation des travaux sur plusieurs années, pour commencer, vu l’état des finances, par les travaux de proximité indispensables avant d’engager ceux plus importants, qui ont radicalement transformé notre ville aujourd’hui.
C’est donc avec une certaine émotion de voir discuter ce qui seront pour moi les dernières orientations budgétaires de cette Ville mais non sans la satisfaction d’avoir toujours œuvrer selon mes valeurs et avec l’ambition pour notre Ville et ses habitants qui m’anime que je laisse la parole à Jérôme SAFAR pour la présentation de ce DOB 2014.