Je vous invite à lire la lettre que Bernard Cohen, ancien proviseur, médiateur nommé sur le dossier du lycée Mounier et moi avons récemment adressée à Jean-Jack Queyranne, Président de la Région Rhône-Alpes ainsi que le communiqué de presse des Présidents des groupes politiques de la majorité municipale.
Monsieur le Président,
Nous avons pris connaissance de vos derniers échanges avec le Recteur de l’Académie de Grenoble concernant l’avenir du lycée Emmanuel Mounier, et nous souhaitons vous faire part de notre conviction commune.
Pour le lycée Mounier, dont nous avons souligné l’importance pour les quartiers sud de Grenoble, l’enjeu est celui de la continuité éducative. Le scénario consistant à fermer le lycée progressivement pour le laisser ensuite sans élèves pendant plusieurs années n’est pas porteur d’avenir pour cet établissement. Il n’est pas possible de maintenir une équipe d’enseignants et des projets éducatifs sur une telle durée. Dans ce scénario, le Recteur indique comme il le fait dans la presse de ce jour que « dans cinq ou six ans se posera la question d’un nouveau lycée » ; ce n’est pas cela qu’attend la communauté éducative et les Grenoblois après quatre mois de débats.
Ce constat, le Maire de Grenoble le faisait le 19 novembre 2010, et c’est ce qui a motivé la mise en place d’une mission de médiation, que vous avez souhaitée pour permettre de renouer le dialogue.
Quatre médiateurs ont travaillé et obtenu des avancées : l’acceptation par les parties prenantes d’un format de « mini-Mounier » qui resterait viable autour de 450 élèves, la possibilité de disposer de locaux au sein de l’IUFM dans le cadre d’un projet expérimental. Ces travaux ont suscité des débats au sein de la communauté éducative, mais aussi des espoirs auxquels nous devons aujourd’hui apporter des réponses.
Votre courrier du 25 janvier précise le cadre dans lequel vous acceptez de travailler, et nous en prenons acte pour chercher le meilleur scénario possible acceptable par vos services :
- la mise à disposition par l’IUFM de 6 salles à la rentrée 2012 est réaliste et permettra d’accueillir 4 à 5 divisions soit 120 à 150 élèves,
- le bâtiment D sera désaffecté dès la rentrée 2011 et les 2/3 sud du bâtiment E resteront disponibles jusqu’à la mi-2013,
- la restauration pourra effectivement être assurée au lycée Guynemer pour 250 élèves,
- 2000 m2 de bâtiments provisoires peuvent être installés dans la cour de façon compatible avec le chantier de reconstruction.
En respectant ces contraintes et sur la base de l’expérience des médiateurs en la matière, nous savons qu’il est possible d’accueillir un établissement de 450 élèves de seconde, première et terminale, viable dans le temps. Des établissements de cette taille existent ailleurs dans notre Région, et cette solution est souhaitée par la communauté éducative dans la mesure où elle s’inscrit sur une durée limitée et permet d’assure la continuité des projets et de ce qui fait la pertinence de cet établissement.
C’est ce scénario, directement issu des travaux de la médiation que vous avez nommée, que le Maire de Grenoble propose de porter auprès du Directeur de Cabinet du Ministre de l’Education nationale lors du rendez-vous du 2 février. Cette réunion a été souhaitée par le Ministre dans le but de prendre une décision en pleine connaissance de cause dans un dossier où l’émotion est forte et où toutes les parties doivent être respectées et entendues. Il est indispensable que vous participiez à cette réunion pour montrer l’attachement de l’exécutif régional à une solution constructive et porter ce projet de façon collective.
Vous remerciant de l’attention que vous ne manquerez pas de porter à ce dossier, nous nous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de nos salutations les meilleures.
Avenir du Lycée Mounier :
Appel des élus de la majorité municipale à l’exécutif de la Région
Les derniers échanges entre le Président de la Région Rhône-Alpes et le Recteur de l’Académie de Grenoble concernant l’avenir du lycée Emmanuel Mounier vont pour l’instant à l’encontre des solutions que nous préconisons.
Par manque de volonté politique et parce qu’on ne voudrait pas reconnaître les erreurs, pourtant manifestes, dans la gestion de ce dossier, on se dirigerait inexorablement vers la fermeture de l’établissement telle qu’elle a été annoncée le 19 novembre dernier.
Pourtant, ce scénario a été refusé à l’époque par tous les élus locaux, en particulier le Maire de Grenoble, Michel Destot, les groupes de la majorité municipale et les conseillers généraux de la ville, comme ne répondant pas aux attentes de la communauté éducative et des Grenoblois, alors même que la concertation n’avait pas été menée jusqu’au bout.
La mission de médiation mise en place le 6 décembre avec quatre médiateurs a permis des avancées tout à fait remarquables :
– l’acceptation par les parties prenantes d’un format de transition qui resterait viable autour de 450 élèves intégrant des classes de seconde,
– la possibilité de disposer de locaux au sein de l’IUFM dans le cadre d’un projet expérimental.
A ce jour, il existe donc un scénario de continuité éducative pour le lycée Mounier dont nous rappelons le caractère exemplaire et l’importance dans le système éducatif grenoblois. Nous réaffirmons avec force qu’il est indispensable que le Lycée Mounier accueille des classes de seconde à la rentrée 2011 et demandons que les élèves, les familles et la communauté éducative cessent de faire les frais de la partie de ping pong qui se joue depuis de trop longues semaines.
Tout doit être mis en œuvre pour aboutir à une solution sur la base des conclusions de la médiation dont nous rappelons qu’elles ont reçu le soutien des présidents des groupes de la majorité régionale.
Nous appelons avec force tous les élus de la majorité de la Région Rhône-Alpes à manifester leur attachement à cette solution négociée.
Nous demandons également à l’exécutif c’est-à-dire à l’ensemble des vice-présidents de veiller à la mise en œuvre des préconisations des médiateurs intégrant la présence de classes de seconde à la rentrée prochaine.
Abderrahmane Djellal, Paul Bron, Patrice Voir, Morad Bachir Cherif, Philippe de Longevialle, Bernard Betto et Georges Lachcar