L’Assemblée Générale de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Isère (AFMD 38) s’est tenue récemment au Musée de la Résistance et de la Déportation. Une rencontre marquée une nouvelle fois du sceau de la mémoire et de l’amitié, à laquelle j’ai assisté comme chaque année, accompagné de Jean-Michel Detroyat, mon collègue en charge des actions de mémoire et de l’international, à la Ville de Grenoble, pendant le dernier mandat.
Ce fut l’occasion d’apprendre la sortie d’un nouveau livret pédagogique « Auschwitz, après l’ère des témoins », signé Guillaume Ribot et Tal Bruttmann.
Le vice-président de l’AFMD 38, Serge Radzyner, a mené les débats avec le sérieux et la compétence qu’on lui connaît en l’absence du président et ami Michel Rahon qui a subi ces derniers jours une intervention chirurgicale qui s’est heureusement bien passée. Une pensée affectueuse et fidèle lui a été adressée ainsi qu’à Simone Lagrange, hospitalisée avec un diagnostic réservé.
Me demandant d’intervenir, j’ai tenu à adresser un message de mémoire et d’espoir, en soulignant l’importance de ne pas en rester à la seule émotion mais de faire œuvre d’explication et de pédagogie auprès de nos compatriotes et des jeunes générations.
En 2015, la barbarie a encore frappé dans le monde entier. En France en janvier et novembre. 70 ans après la libération des camps… Nous sommes renvoyés à « la méditation inépuisable sur l’imagination criminelle nazie » selon l’expression de Vladimir Jankelevitch. Ce devoir d’histoire est plus que jamais nécessaire pour comprendre, pour combattre et donner un autre sens à la vie.
De la Saint-Barthélemy en 1572, faisant des milliers de victimes parmi les protestants, au 20ème siècle aux deux guerres mondiales et quatre génocides faisant des dizaines de millions de morts, nous revoici plongés en ce 21ème siècle dans de nouvelles tragédies.
L’union et la concorde restent les meilleurs remparts contre le terrorisme, en France comme dans le monde, si on sait donner un sens à cela, autour de valeurs universelles, celles de la déclaration universelle des droits de l’homme, celles de notre République « Liberté, Égalité, Fraternité », dans une société plurinationale. Dans un pays ouvert sur le monde, luttant de façon implacable contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme, avec présent à l’esprit ce rappel de Romain Gary: « le nationalisme, c’est la haine des autres, le patriotisme, c’est l’amour des siens ! ».