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Je partage le sentiment d’indignation, voire d’humiliation, dont m’ont fait part depuis hier soir de très nombreux habitants de la Villeneuve. Indignation devant l’image noire et outrancière que le magazine « Envoyé Spécial » a donné de leur quartier et de Grenoble ce jeudi soir.
Je veux dire combien je trouve consternant de facilité, de clichés et d’amateurisme ce reportage réalisé à charge en janvier dernier et programmé cette semaine pour marquer le triste anniversaire de la mort de Sofiane et Kevin l’an dernier à Echirolles.
Oui il y a de la galère et oui il y a de belles choses à la Villeneuve.
La journaliste nous dit y avoir passé plusieurs semaines. Comment a-t-elle fait alors pour ne pas rencontrer ne serait-ce une seule fois face à sa caméra un responsable d’association, un militant, un animateur de club sportif, dans ce quartier où le tissu associatif est le plus dynamique de notre ville ?
Pourquoi avoir délibérément coupé au montage les témoignages recueillis auprès des jeunes du quartier qui mènent une vie professionnelle bien éloignée de cette vision obscure ?
Pas un sourire d’enfant, pas une note positive. Tout est cynisme et provocation dans ce reportage. Jusqu’à la caricature méprisante des familles nouvellement intégrées ou des « anciens » de la Villeneuve.
« Enfant soldat », « terrain de guerre »… les mots utilisés vont de pair avec des méthodes peu glorieuses qui conduisent un jeune cagoulé à essayer son arme pour la caméra en pleine nuit au milieu du quartier…
La conclusion de cette séquence, de retour sur le plateau, en forme de revirement d’une grande hypocrisie, est tout aussi consternante.
Oui l’Etat, la Ville lancent aujourd’hui une nouvelle phase de rénovation urbaine à la Villeneuve qui ne vise pas à « casser » quoique ce soit mais à construire l’avenir du quartier, à l’ouvrir sur la ville.
Oui nous poserons très prochainement la première pierre d’un commissariat de proximité, comme nous réaliserons également un nouveau centre sportif et une nouvelle salle polyvalente à l’entrée du quartier.
Dans la cour de la nouvelle école des Buttes, les enfants m’ont adressé un large sourire l’autre jour. C’est mon image de la Villeneuve.
