La réflexion sur le « lycée pilote scientifique » que nous voulons créer avec Georges Charpak à Grenoble progresse.
Notre objectif est double : d’une part susciter auprès des jeunes et en particulier des filles l’envie de poursuivre des études scientifiques débouchant sur des parcours professionnels dans les sciences, les technologies et le développement économique de notre pays ; d’autre part montrer à Grenoble que les sciences peuvent être un levier de promotion sociale et de lutte contre les inégalités en agissant concrètement en direction des quartiers les plus défavorisés.
J’ai rencontré avec Xavier Normand* l’ensemble des acteurs, au niveau local et à l’échelon national, concernés par ce projet qui relève des deux axes politiques majeurs que sont l’éducation et la politique de la ville.
Ceci nous a permis de préciser ce que pourraient être les différentes dimensions de ce projet :
– la création d’un centre pilote de la main à la pâte sur le sud grenoblois qui permettra de généraliser l’enseignement des sciences à l’école primaire. Cette approche est d’ailleurs encouragée par Madame Lesko, l’inspectrice d’académie.
-la mise en place d’un enseignement intégré des sciences et technologies au collège Lucie-Aubrac, inspiré des expériences initiées par l’IMSA de Chicago et menées dans l’académie de Paris. Cet enseignement concret permet « d’apprivoiser » la science autrement et donne envie d’aller plus loin.
-la création d’un lycée offrant un parcours spécifique à des élèves motivés, issus de tous les milieux et attirés par les sciences et les technologies.
– la construction d’un « internat d’excellence » à Grenoble, dispositif de la dynamique « Espoir Banlieues » destiné à « lutter contre les inégalités sociales et territoriales ».
Récemment, en compagnie du Préfet de l’Isère, j’ai rencontré Monsieur Philippe Gustin, directeur de cabinet du ministre de l’Education Nationale. Nous lui avons exposé plus avant le projet auquel il a été extrêmement sensible.A cette occasion, les échanges ont été clairs, pragmatiques et Monsieur Gustin a souligné les points suivants :
-à l’échelle d’un établissement, l’expérimentation est possible et encouragée dans le cadre de la loi de 2005. Le projet ainsi envisagé entre parfaitement dans ce cadre même si l’ouverture d’un établissement est une décision lourde qui doit être prise par le recteur et justifiée par un vivier d’élèves identifiés.
– il ne manque pas d’idées et de ressources au sein de l’Education nationale et nous aurons des interlocuteurs pour faire avancer ce beau projet et bâtir le projet pédagogique, au niveau de l’Académie de Grenoble comme du Ministère. L’idée étant d’être rapides et efficaces en partant de l’existant et en agissant avec méthode.
C’est sur ces bases que nous continuons à travailler en vue du premier comité de pilotage qui réunira le 14 décembre à l’Hôtel de Ville les principaux acteurs et décideurs du projet.
* chargé de mission recruté pour l’étude de faisabilité.